La Vierge Marie, la joie de Dieu

Homélie du 3ème dimanche de l’Avent

Marie, joie de son Dieu et joie des peuples

La joie, c’est le thème de ce 3ème dimanche de l’Avent. La joie. Quelle joie ? Et surtout quel motif de joie ? Quelle raison de nous réjouir ? Si nous y réfléchissons, une figure émerge, un motif de joie pour Dieu et pour nous.

Marie est la joie de Dieu. Elle est son œuvre la plus belle avec l’Eglise. Marie est la joie de Dieu, elle est aussi la joie des peuples. Partout dans le monde, aux niches des façades, aux carrefours des chemins, dans les oratoires, au chevet de nos églises, sur nos tables de chevet, l’on voit la Vierge, debout, en prière, pour nous. Et combien d’hommes, de femmes, d’enfants, parmi nous, même, ont eu recours à elle, dans des temps de détresse, dans les larmes ou la douleur.

Marie est comme un grand ciel bleu au-dessus de nos vies. Quand on a longtemps vécu dans un pays encombré de nuages, de brumes et de pluies, un ciel bleu qui surgit nous redonne le sourire et la confiance. Ainsi en est-il de Marie, elle est comme un ciel bleu au-dessus de nos existences. Son manteau est un ciel bleu tendu au-dessus de nos existences.

Et puisque Marie est la joie de Dieu et notre joie, posons notre regard sur elle.

Premier regard posé sur la Vierge : Marie en son hospitalité

Le premier regard sur Marie nous permet de la considérer dans son hospitalité. La première chose que nous voyons en elle, c’est en effet cette disposition à accueillir. Marie accueille en elle, la totalité de Dieu. En cela elle se montre grande. Comment peut-il se faire que l’immensité de Dieu, que Dieu innombrable, puisse se faire une demeure dans le creux de la Vierge ? Marie accueille la totalité de Dieu, et en cela elle se montre grande, parce que la grandeur de Dieu ne se mesure pas autrement que par sa générosité. C’est parce que Marie est généreuse que Dieu veut faire en elle sa demeure.

En cela, Marie est la figure de l’église qui est large et accueillante et hospitalière. Nous autres, catholiques sommes larges. Et nous voyons grand ! Nous ne sommes pas étroits. Rien de moins catholique que l’étroitesse et l’esprit de lésine.

Deuxième regard sur la Vierge : Marie figure de la croyance

Marie croit. Elle est bienheureuse parce qu’elle a cru. Elle est heureuse, elle est joyeuse parce qu’elle a cru. Sa foi n’est pas crédulité. Car elle s’interroge et, comme le disent les évangélistes, elle reprend sans cesse en son esprit, en son souvenir les paroles et les évènements auxquels elle est mêlée et dont elle est témoin, depuis l’annonciation jusqu’à la Pentecôte. Marie a cru et se présente à nous comme un modèle de foi. Car rien, rien n’est impossible à celui qui croit. Combien notre foi devrait se nourrir de cette phrase de Jésus plantée au milieu de l’évangile : « Rien n’est impossible à Dieu, et rien n’est impossible à celui qui croit ». Et l’on pourrait même dire sans se tromper:

Rien n’est impossible à Dieu, parce que rien n’est impossible à celui qui croit

Un dernier regard sur Marie : à Marie hospitalière, Marie croyante fidèle il convient d’ajouter Marie souffrante.

Troisième regard : Marie souffrante

Marie a souffert. Elle a connu le mal le plus innommable que puissent connaître une mère, des parents. Celui de perdre un enfant. C’est une douleur sans nom. Qu’elles qu’en soient les circonstances. Avant la naissance, enfant, ou adulte, la vie d’un fils, d’une fille ne peut être prise sans que l’on en ressente une injustice infinie. Et le premier responsable aux yeux des parents est souvent celui qui un jour a pris la place de cet enfant sur la croix. Non, Dieu n’est pas responsable de la mort d’un enfant. On ne peut même dire qu’Il le tolère car cela est intolérable. Notre vie est fragile et la méchanceté des hommes est bien cruelle.

Chers frères et sœurs, en ce jour de joie, qui se mêle parfois à la douleur, comme c’est souvent le cas en période de Noël, voulez-vous qu’avec Marie nous portions la douleur des parents qui ont perdu un enfant. Comme prêtre, je vous en fais confidence, je vis la privation de descendance comme un sacrifice offert pour ceux et celles qui n’ont pas pu avoir d’enfant ou et pour celles et ceux qui en ont été privés.

À partir du 25 mars, date de la fête de l’Annonciation et de l’Incarnation, nous allons dans notre paroisse proposer aux foyers qui le souhaitent d’accueillir une statue de la Vierge. Nous vous proposerons pendant la semaine où vous en aurez la garde, une intention de prière qui nous aura été confiée, que nous partagerons avec toute la paroisse, que vous pourrez faire vôtre devant la statue de la Vierge, chaque matin, ou chaque soir en y associant bien sûr les intentions que vous portez.

Cette Vierge sera la « Vierge de la Résurrection ». Et pour être plus forts, car seuls nous ne sommes pas forts, je vais demander à deux communautés monastiques qui résident non loin de Jérusalem, de porter avec nous ces intentions. Cette double communauté qui vit près de Jérusalem c’est celle de l’abbaye Sainte-Marie de la Résurrection. Ainsi nous serons plus forts, plus nombreux, plus généreux, pour porter cette intention grave et importante de prière pour les parents qui ont perdu un enfant et pour porter toutes les intentions qui sortiront de la générosité de notre cœur, de la foi de notre cœur, de la douleur de notre cœur.

Amen

 

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