Peut-être est-ce le seul jour de l’année où les hommes communient presque unanimement dans une sorte de fraternité pacifique. Seule trêve de douceur dans le calendrier quotidien de la violence, Noël met en avant ce qu’il reste d’enfance dans le cœur de chacun.
Il est des instants privilégiés, où tout paraît simple. Les difficultés, les hésitations, les doutes disparaissent devant une évidence lumineuse. Et de ce centre, de cette confiance restituée, de cette foi retrouvée partent comme des rayons qui redonnent vigueur et saveur à tout. Puisse cette fête de Noël, malgré les crises et les conflits, en notre monde, être pour beaucoup l’un de ces moments de grâce où la « douce lumière » repousse les ténèbres qui nous enveloppent, comme elle le fit, un après-midi de Noël, à Notre-Dame de Paris, pour Paul Claudel, qui écrivait : « en un instant, mon cœur fut touché et je crus… J’avais tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. »
Oui, la douceur et l’humanité de notre Dieu se sont manifestées. Elles sont là restituées pour nous, non seulement dans l’imagerie de la crèche, mais dans la réalité et l’actualité du sacrement de Noël. Aujourd’hui, Celui qui était prédit et attendu nous est vraiment donné. Dieu lui-même se fait nôtre. Il prend visage humain. C’est Noël, Dieu et l’homme sont à jamais inséparables. Que cela ne cesse de vous bouleverser et de vous émerveiller !
Saint et joyeux Noël !
Mgr Bruno Lefevre Pontalis
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