Homélie du 3ème dimanche de l’Avent

L’évangile de ce dimanche, frères et sœurs, semble bien être celui des questionnements. Il n’est pas mal de se poser des questions sur le chemin de la foi. Il peut y avoir dans notre chemin de foi, des hésitations, des troubles, des questions importantes, qui peuvent aller même jusqu’au doute. À condition que le doute ne soit pas un doute systématique, plein de soupçons, mais une recherche, pas à pas, de la vérité. Le doute peut alors devenir un tremplin : aujourd’hui , retenons trois questions qui émergent de ce passage avec la grande belle figure de Jean-Baptiste qui nous accompagne pendant cet Avent.

Première question : Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?

Il y a cette première question de Jean-Baptiste : “Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?” Étonnant.

Jean-Baptiste est au bout de son chemin, il est en prison : il a désigné Jésus, il a vu Jésus, il connaît Jésus et  voilà qu’il semble hésiter. Il hésite probablement, parce que la figure, les paroles, le comportement de Jésus, le déconcertent jusqu’au bout. Il est le plus petit dans le Royaume des Cieux comme le dit Jésus. Pourquoi ? Parce qu’il est le dernier de l’Ancien Testament. Il est encore avant Jésus, il n’est pas pleinement dans le Royaume. Probablement il attend, – comme le livre d’isaïe dans la première lecture nous le dit- la vengeance de Dieu. Il attend la revanche de notre Dieu. Il est dans ce registre-là. Alors il est déconcerté par la façon que Jésus a d’être le Messie, avec la miséricorde en première place et  le pardon des péchés. Est-ce vraiment celui-là qui vient venger notre Dieu ? Jean-Baptiste n’a pas encore tout à fait saisi que la vengeance de Dieu est celle de l’amour. La revanche de Dieu, c’est celle de l’amour par le don de soi, le don de sa vie. Voilà le chemin du Christ. Et il faudra que Jean-Baptiste aille jusqu’au martyre lui-même, préfigurant celui du Christ pour comprendre cela.

 

Alors oui, es-tu celui qui doit venir ? Es-tu vraiment le Messie ? Es-tu vraiment Dieu ?

Tes paroles sont-elles de la part de Dieu?

Mes amis, ces questions peuvent être les nôtres, à un moment ou un autre de notre chemin de foi, de notre route. Que fais-tu Jésus ? Réponds-moi, es-tu vraiment Dieu ? Ces questions peuvent nous habiter, nous déconcerter, nous faire hésiter et nous faire douter. Osons les accueillir, les accepter. Mais ne nous arrêtons pas en chemin, allons jusqu’au bout de notre chemin. Et le bout de notre chemin, c’est le don de nous-mêmes dans l’amour. C’est en nous donnant nous-mêmes, dans l’amour les uns aux autres et en ne lâchant jamais la prière que la lumière nous est donnée sur ce qu’est le Christ.

Oui, il est là.

Oui, il nous aide à traverser les étapes de notre vie.

Oui, il est présent. Oui, il ouvre nos yeux pour découvrir ces signes discrets, respectueux mais réels qu’il ne cesse de nous donner.

Oui tu es bien celui qui doit venir ! Tu es bien celui qui accomplit les promesses d’Israël !

Donne-nous de le comprendre Seigneur !

Deuxième question : Qu’attendons-nous vraiment de Noël ?

Cette deuxième question qui est au fond derrière celle-là.  Qu’attendons-nous vraiment de Noël, frères et sœurs? Cela dépend de ce que vous attendez du Christ lui-même, et de votre définition du Christ lui-même ?

S’il est vraiment celui qui accomplit les promesses, alors vous êtes en droit d’attendre le plus, immensément la vie, la foi, la joie, la grâce !

Mais qu’attendent nos contemporains de Noël ? Qu’attendent ceux qui nous entourent, qu’attend notre monde de Noël ? Nous pouvons nous demander cela aussi. Peut-être sommes-nous spontanément enclins à répondre “pas grand-chose”. Ce n’est pas si sûr que cela. Certainement nos contemporains attendent de ce temps de Noël qui revient chaque année, un peu de paix, d’unité dans les familles, de joie, d’espérance. Ce n’est pas toujours très spirituel, mais il y a une attente vraiment. La meilleure preuve c’est que je parie que nos églises seront pleines le jour de Noël. Vous serez peut-être à droite à gauche en famille, dans d’autres églises mais vous verrez et nous le voyons chaque année, les églises sont pleines et peut-être de gens un peu plus lointains, qui ne viennent pas chaque dimanche.

Ils attendent quelque chose. Et les signes que Dieu donne : la paix, la joie, l’espérance, ce que Jésus décrit dans l’évangile. “Allez dire à Jean que les aveugles voient, que les boiteux marchent, que les morts ressuscitent, que la bonne nouvelle est annoncée.”

Tous ces signes qui nous sont donnés si nous savons ouvrir nos yeux : l’émergence de nouveaux baptisés aujourd’hui. Les jeunes chrétiens qui sont assez fervents et qui entraînent les plus âgés que nous sommes, dans des rassemblements, dans la prière. Ces signes qui sont de beaux signes, si nous savons les reconnaître, nous comprendrons que Dieu en est à l’origine, car voilà il ne s’agit pas de s’arrêter au milieu du chemin. Ces signes nous sont donnés pour que nous puissions reconnaître celui qui est derrière. Le malheur, c’est que la plupart de nos contemporains ne vont pas jusqu’au bout du chemin. Ils s’arrêtent au milieu. Ils voient peut-être, mais ils n’entrent pas. Ils n’entrent pas comme le feront les bergers, comme le feront les mages à la crèche qui ont suivi le signe et qui sont entrés pour se prosterner et adorer l’Enfant.

Alors, dernière question : sommes-nous capables, frères et sœurs pour nous-mêmes et pour nos contemporains, de désigner celui par qui ces grâces nous sont données ?

Sommes-nous capables de désigner Celui par lequel la  Lumière nous est donnée.

Celui qui est à l’origine de cela,

Celui qui est à l’origine et à la source de ses bienfaits que nous pouvons discerner, de cette fête que nous attendons, de cette joie, de cette unité, même si elle ne règne pas sur la terre encore.

Sommes-nous capables de désigner cela à nos contemporains? Pour les aider à connaître quelque chose de Dieu. C’est notre mission, c’est notre charge de chrétien. Et assurément sans tergiverser, il nous faut être résolument des témoins de la foi, des témoins de l’espérance, des témoins de l’amour. Voilà ce qui nous est confié.

Frères et sœurs, je vous invite cette semaine, comme petit travail en cette troisième semaine de l’Avent, à rencontrer quelqu’un qui est loin de la foi chrétienne, et de porter un témoignage de ce que vous allez vivre, peut-être en famille, en lui posant la question, “que ferez-vous pour Noël?” ou “ serez-vous seul pour Noël ?” ou “avec des gens que vous aimez pour Noël ?”. Et peut-être en aboutissant par “Qu’est-ce que signifie Noël ?”

 

Portez témoignage, je vous invite à trouver quelqu’un, -cela ne sera pas très difficile dans votre entourage, sur votre lieu de travail, peut-être même dans votre cercle familial -. Trouver une personne, cette semaine, à laquelle vous pourrez porter ce témoignage de foi. Par la parole, mais aussi peut-être plus simplement par votre comportement. C’est comme cela que nous aidons nos contemporains et que les chrétiens doivent aider le monde à retrouver la source de ce qu’est la vie, le bonheur, la joie, la paix.

Notre mission est grande. Notre mission est immense. C’est cela que Jean-Baptiste ne cesse de nous rappeler. C’est cela que Jésus invite à regarder autour de lui, autour de ceux qui sont ses disciples, autour des disciples de Jean-Baptiste, ces signes pour qu’ils soient reconnus comme venant de Dieu.

Frères et sœurs, soyons dès maintenant les messagers de ce message si fort qui est un trésor – que nous portons dans les vases d’argile que sont nos vies, mais que nous portons tout de même – qui nous est confié.

Alors oui, retenez cette petite mission pour cette semaine. Allez trouver quelqu’un qui est loin de la foi chrétienne et portez témoignage par votre comportement et votre parole. Ce que vous direz, ce que vous pensez, ce que vous vivez sera votre témoignage.

 

Seigneur, nous te bénissons de nous accompagner sur ce chemin de Noël. Donne-nous la force d’être avec tes disciples, avec ceux qui suivent Jean-Baptiste, avec les chrétiens du monde entier, aujourd’hui  de ceux qui portent cette lumière, cette foi, cette espérance dans notre monde.

Béni, sois-tu Seigneur de ton Esprit Saint qui nous donne d’avancer, de ne pas nous arrêter en chemin, de reconnaître la source de tout ce que tu accomplis en nos vies et dans la vie des contemporains qui cherchent la vérité. Que ton Esprit-Saint accompagne chacun d’entre nous.

Amen.

 

 

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