Venez à moi… 14e dimanche du Temps Ordinaire A

Venez à moi.

C’est l’invitation que nous adresse le Seigneur en ce 14e dimanche du temps ordinaire. Le Seigneur nous invite à trouver auprès de lui la joie et l’Espérance. Il nous invite à vivre en lui la vie de l’Esprit. Et enfin, il nous invite à trouver auprès de lui le repos.  Triple invitation qui nous est adressée en cette période où notre pays – et plus largement le monde entier-, est plongé dans un climat de violence et de détresse. Triple invitation en cette période de départ en vacances. C’est donc sur cette triple invitation à la joie, à la vie de l’Esprit et au repos dans le Seigneur que je vais centrer ma méditation.

Venez à moi : une invitation à l’exultation et à la joie

La première lecture du prophète Zacharie commence sur ces mots : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ». Le prophète Zacharie écrit cette invitation dans un contexte de souffrance car le peuple d’Israël est en exil, loin de ses terres, tenu captif et esclave dans un pays étranger. C’est donc au cœur de cette détresse que le peuple est invité à exulter de joie car le Seigneur, le Roi du monde, vient le délivrer de ses chaînes de captivité.

Aujourd’hui encore, notre monde est en exil. Notre exil et notre captivité se traduisent certainement en des maux différents de ceux qu’a connus le peuple d’Israël, mais la souffrance et la solitude de l’éloignement est la même. Le monde autour de nous est peiné. Et vous le voyez bien. Je suis de plus en plus attristé par l’indifférence, la souffrance, la détresse, la tristesse des personnes autour de moi et surtout des plus jeunes. Le poids de la vie se lit sur les visages et dans les conversations que nous entendons dans les transports, sur nos lieux de travail ou dans nos familles. De plus en plus de personnes deviennent sans espérance à cause des coups durs de la vie.

Mais la force que nous avons comme chrétiens, c’est justement de ne pas perdre l’Espérance. C’est comme le dit l’apôtre Paul,  d’espérer contre toute espérance (Rm 4,18) et de ramer à contre-courant des événements tragiques et malheureux vécus. C’est seulement en gardant l’Espérance que nous sommes capables de répondre à l’invitation adressée par le prophète Zacharie : “Exultez de joie, soyez dans l’allégresse.”

Répondre à cette invitation à la joie, c’est accepter de devenir à notre tour des prophètes qui annoncent la joie au monde. Le pape François ne cesse de nous rappeler notre vocation baptismale qui fait de nous des disciples-missionnaires porteurs de la joie de l’Évangile. Si le monde perd l’Espérance, le chrétien doit être celui maintient allumée la flamme de la joie. Un chrétien joyeux est une étincelle dans la vie des autres. Vous êtes des étincelles, nous sommes des porteurs de joie.

Venez à moi : une invitation à vivre selon l’Esprit

Dans la seconde lecture, la lettre aux Romains nous invite à rejeter tout ce qui relève de la chair et à vivre selon l’Esprit. La chair nous replie sur nous-même. L’Esprit nous ouvre à Dieu et aux autres. Venir à Jésus, c’est donc renoncer à tout ce qui dans notre vie nous maintient captif de nos souffrances et de nos détresses. Nous sommes plus que la souffrance ou la détresse que nous vivons. Nous sommes, par notre baptême, nés de l’Esprit et donc ouverts à vivre pleinement la joie des baptisés, la joie de notre rédemption. Vivre sous l’emprise de la chair, c’est désespérer, c’est douter du salut de Dieu. Vivre selon la chair, c’est se contenter de nos forces humaines dans les situations que nous vivons et nous enliser dans nos difficultés au point d’oublier qu’auprès de Dieu, se trouvent le repos, le pardon, la paix.

Cependant, vivre selon l’Esprit, c’est espérer contre toute espérance, c’est avoir foi en Dieu malgré le poids de nos fardeaux. Vivre selon l’Esprit, c’est surtout laisser l’Esprit de notre baptême agir en nous et produire en nous des fruits en abondance. C’est, comme le souligne l’Évangile, devenir tout petit car les mystères du Royaume sont révélés, non aux sages et aux savants, mais à tous ceux qui se font humbles devant le Seigneur. Malheureusement, nous sommes bien souvent préoccupés par tout ce que nous vivons intérieurement, préoccupés par toutes les souffrances que nous voyons autour de nous, et donc incapables de laisser la grâce agir en nous. Laisser l’Esprit de notre baptême agir en nous, c’est prendre le temps de vivre et de goûter à l’intériorité et à l’intimité avec le Christ pour trouver en lui le repos.

Venez à moi pour trouver le repos

« Venez à moi et vous trouverez le repos pour votre âme » nous dit l’évangéliste saint Matthieu. Trouver dans le Seigneur le repos nécessaire pour le laisser agir en nous. C’est le début des vacances. Un temps de repos pour refaire nos forces physiquement. N’oublions pas que nous sommes aussi faits d’Esprit. Donnons aussi du repos à notre Esprit, à notre cœur. Profitons de ces vacances pour prendre le temps d’une retraite de quelques jours, d’un pèlerinage seul, en famille ou avec des amis. Refaire nos forces spirituelles nous permettra de goûter à la belle et douce saveur de la vie en Jésus Christ. Cette saveur qui donne la joie. C’est ainsi qu’il faut entendre l’appel de Jésus à prendre sur nous son joug car il est doux et léger.

Prendre un temps de repos dans le Seigneur, c’est déposer à ses pieds tout le poids de nos misères et nous revêtir de la joie qui fait de nous des disciples.

Et il ne faut certainement pas attendre le temps des vacances pour trouver le repos dans le Seigneur. C’est chaque jour qu’il faut prendre sur nous le joug du Seigneur. Le pape François nous propose un exercice simple à faire tous les soirs avant de dormir.

Merci – Pardon – S’il te plaît.

Prendre un court temps de silence chaque soir pour relire sa journée et dire Merci pour un événement vécu. Demander pardon pour ce qui dans ma vie n’a pas honoré le Seigneur et lui demander une grâce particulière.

Merci – Pardon – S’il te plaît.

Mais avant tout cela, commençons, dès cette célébration, à trouver notre repos dans le Seigneur. Déposons au pied de sa croix et devant son autel tous nos soucis, tous nos fardeaux et repartons légers, portant le joug du Seigneur qui est doux et léger à porter. Allons communiquer au monde notre joie d’être habité par l’Esprit du Seigneur qui nous sauve. Amen

Frère Jean-Valère Kouwama.

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