LE TEMPS DE LA RENCONTRE
Le temps de l’Avent que nous inaugurons ce dimanche est un temps où nous retrouvons un peu d’intériorité. Nous sommes le plus souvent tellement projetés à l’extérieur, par nos occupations légitimes et par le style de vie contemporain.
La prière d’ouverture de ce premier dimanche de l’Avent nous introduit au temps de l’Avent : « Donne à tes fidèles, Dieu, Père tout-puissant, d’aller à la rencontre du Seigneur ».
- L’Avent est le temps de la rencontre.
Dans toutes nos rencontres, vous le savez bien, nous pouvons être encombrés par ce que nous apportons avec nous : nos difficultés présentes, nos tensions. Tout cela nous projette au loin de la rencontre, de l’échange et de l’amitié avec celui que nous rencontrons. Inversement, celui qui vient nous rencontrer, parfois, vient avec ses propres embarras qui encombrent la rencontre.
Pour être disposé à la rencontre, il faut être intérieurement prêt. Et en particulier avoir préparé cette rencontre par un fort sentiment d’attente. Plus l’attente est grande, plus la rencontre est féconde, si du moins, nous laissons la rencontre s’épanouir jusqu’à la surprise. Une véritable rencontre n’est pas d’abord un pronostic sur la réalisation de cette rencontre. Une véritable rencontre laisse s’épanouir l’espoir d’une surprise.
- La rencontre avec Dieu
Et il en va ainsi de la rencontre avec Dieu. Tout au long de cet Avent, nous constaterons que Dieu a voulu être « Dieu de la rencontre », Celui qui rencontre l’homme. “ Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais !” avons-nous entendu dans la 1ère lecture.
Tout au long de l’histoire du peuple de Dieu, le Seigneur est allé à la rencontre de ce peuple, aménageant même une tente de la rencontre.
Non pas un temple, mais une tente.
Non pas un temple pour un culte, mais une tente pour la rencontre, pour parler avec lui, comme un ami parle avec un ami.
Chers frères et sœurs, profitons de ce temps de l’Avent, pour nous efforcer d’améliorer la qualité de notre rencontre, d’abord avec Dieu, ce qui nécessite de prendre quelques temps de silence et de prière. Il n’y a pas de véritable vie chrétienne, sans l’aménagement, dans sa vie, dans sa journée, d’un moment – ce peut être d’ailleurs très court – de prière, de silence et d’intériorité.
Je me mets en présence de Dieu. Dieu est là mais je me mets en présence de cette présence mystérieuse, intime, plus intérieure à moi-même. Dieu est plus profondément en nous-mêmes que nous ne le sommes nous-mêmes. Et lorsque nous le découvrons, nous pouvons revenir vers cette source éternelle qui jaillit en nous, la présence lumineuse de Dieu, réconfortante et paisible de Dieu. Certains parmi vous connaissent, et c’est normal, des difficultés, des angoisses devant la maladie, peut-être devant la mort, devant la perte d’un être cher, devant la situation à la fois nationale et internationale. Ils cherchent à donner une réponse à ces inquiétudes.
- La rencontre intérieure.
Il y a sans doute des réponses concrètes à avoir. L’édito de ce dimanche, vous en donne quelques pistes.
Mais avant de penser à des solutions concrètes, il me semble que la disposition fondamentale à adopter, c’est d’aller à la source de nos actions. Par quoi sommes-nous inspirés ?
Il y a une source en nous, intérieure. Cette source est la nôtre ! Pourquoi aller puiser à des sources étrangères ? Cette source intérieure peut s’alimenter au plus profond de nous, au secret de Dieu à l’intime de nous-mêmes.
Revenons à notre cœur, ayons l’audace du silence.
Je suis heureux pour ma part d’entrer pendant ce temps de l’Avent, dans un moment de rupture avec l’information. Je ne reste pas indifférent aux nouvelles, mais j’en fais un jeûne et je porte dans la prière, les quelques informations que je glane chaque matin au réveil. Le reste du temps, je cherche à porter dans la prière ce que j’ai entendu, et surtout ce que vous me dites de vos peines, de vos joies, de vos attentes et de vos espérances.
Chers frères et sœurs, tâchons de vivre ce temps de l’Avent comme un temps de rencontre et d’intimité avec Dieu.
Regardons l’exemple de la Vierge Marie, qui vit ce temps de grâce dans l’intimité de son fils, dans l’intimité de la rencontre intérieure avec celui qu’elle porte en elle et qu’elle tiendra bientôt dans ses bras, comme l’Église aujourd’hui tient dans ses bras, le corps de son Seigneur.
Amen
Père Ollier.
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