Frères et sœurs, nous sommes sur le chemin de la résurrection mais pour ressusciter, il existe une condition : il convient de croire que Dieu nous aime.
La phrase qui suit l’Évangile d’aujourd’hui, “ Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés”, devrait retentir dans notre cœur pour que nous la méditions en communiant tout à l’heure.
Communier, c’est vouloir demeurer dans le Christ, pour que le Christ demeure en nous ! C’est s’établir dans l’amour avec lui.
Pour nous faire comprendre ce que cela veut dire, le Christ prend l’image de la vigne. Pour les juifs, la vigne est le symbole de l’Alliance entre l’homme et Dieu. Pourquoi ? Je ne sais pas, je ne suis pas vigneron, mais j’imagine que c’est parce que la vigne est une des plantes les plus difficiles à faire pousser et à faire fructifier. Récemment on a vu des vignerons mettre des bougies dans les vignes, pour les protéger du gel. Et les vignes doivent être protégées contre le mildiou, la grêle et sans doute contre bien d’autres fléaux : c’est vraiment fragile une vigne !
C’est pour cela que, pour les juifs, Dieu est comme un vigneron qui prend soin de son Peuple comme on prend soin de sa vigne. Il est aux petits soins pour le Peuple.
Petits soins de Dieu, oui !
Fidélité du peuple, non !
Les Juifs, comme vous , comme moi, avons beau dire que nous faisons Alliance avec Dieu, nous avons beau être ici, sagement assis, nous ne sommes jamais complètement fidèles à l’amour de Dieu, à l’Alliance avec Lui.
Et pourtant,Dieu veut être notre ami. Il veut nous aimer et souhaite que nous l’aimions.
Pour cela, il nous a envoyé son Fils : en lui un homme, aimé par Dieu , aime Dieu en vérité ! En lui, l’Alliance est réalisée. Et voici que ce Jésus permet d’entrer dans cette Alliance en nous donnant Son Sang, Sa vie, en demeurant en nous.
Tout à l’heure, nous entendrons cette Parole : “Ceci est la coupe de mon Sang, le Sang de l’Alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude.”
Dieu veut nous donner Sa vie. Il veut demeurer en nous parce qu’il a confiance dans le fait que nous pouvons apprendre à aimer et devenir justes. Il le croit et nous en donne la force.
Dieu croit et nous donne la force d’être purifiés de toutes les cochonneries qui peuvent être dans notre tête.
Dieu veut, et nous donne la force, de dépasser toutes les culpabilités qui nous centrent sur nous-mêmes. Il est là pour nous ouvrir le cœur !
Dieu veut que nous portions du fruit. Pour la Bible, porter du fruit , c’est produire quelque chose d’utile qui vient du plus profond de nous-mêmes.
Dieu nous donne la force d’espérer ; il faudrait méditer longuement le psaume que nous avons chanté tout à l’heure. Nous en avons chanté la fin , nous en connaissons mieux le début : « Mon Dieu, Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » Dans un monde marqué par le tragique, être capable de faire confiance.
Être purifiés, en paix avec nous-mêmes, porter du fruit, espérer…c’est devenir capables d’aimer. Cela peut nous sembler impossible. Mais cela est possible, puisque le Christ demeure en nous et qu’il nous donne Sa vie, son Sang, son Esprit, sans aucun mérite de notre part. L’apologue de la Vigne nous enseigne que c’est le Père qui va nous donner les moyens de nous émonder pour devenir capables d’aimer.
Les textes d’aujourd’hui nous indiquent trois de ces moyens.
Le premier, c’est la Parole de Dieu.
Si nous voulons savoir aimer en vérité, il nous faut entendre ce que Dieu nous dit, ce à quoi Il nous appelle par le moyen des Écritures. Pas simplement en lisant, mais en s’interrogeant à chaque moment : “Seigneur, aujourd’hui, que veux-tu me dire par cette parole ?”
Oui, entendre Dieu nous parler et nous appeler !
Le deuxième moyen, c’est la communauté.
Vous avez entendu la première lecture : Il n’est pas toujours simple de vivre avec d’autres, de ne pas les enfermer dans leur passé, dans telle opinion. Ne pas vivre les uns à côté des autres, mais les uns avec les autres. Soyons clairs, il n’est jamais facile de faire communauté…
Enfin, il me semble que le troisième moyen c’est avoir confiance dans le don de Dieu, se laisser faire, se laisser agir.
Le texte que nous avons lu de l’Évangile de saint Jean se situe entre le service du frère – le lavement des pieds – et la mort. C’est comme pour nous dire que c’est très bien de bien penser, mais l’on n’est jamais purifié par sa pensée, on est purifié par ce que l’on fait.
Agir, en servant son frère, en lui lavant les pieds. Voici qu’une nouvelle fois, nous sommes invités à communier totalement à Celui qui est Vivant et qui veut nous emmener vers la Vie éternelle. Tout simplement Il nous dit :
“ Je ne te demande rien d’autre que de m’écouter, parce que je suis la Vérité,
Je ne te demande rien d’autre que de m’écouter, parce que je suis le Chemin,
Je ne te demande rien d’autre que de m’écouter, parce que je suis la Vie.”
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