Cette année, la fête de la Croix Glorieuse, fêtée le 14 septembre, tombe un dimanche. Cette célébration qui remonte au 4ème siècle, nous invite à tourner notre regard vers l’instrument sur lequel le Christ a souffert et est mort afin d’offrir à tout homme le salut. Paradoxe à jamais déconcertant, que la raison seule ne peut dépasser : « l’instrument du supplice est devenu source de vie, de pardon, de miséricorde, signe de réconciliation et de paix », expliquait Benoît XVI.
Nul dolorisme ni idolâtrie matérielle en cette fête, mais action de grâce et invitation à regarder et à nous approcher de celui qui nous sauve, par amour, avec confiance.
Oui, cette Croix, aujourd’hui comme hier, semble pour beaucoup « folie et scandale », tout notre monde ne voit dans la souffrance qu’une absurdité et, dans la mort, une terrifiante échéance à laquelle mieux vaut ne pas penser.
« Deux tentations » avait mis en garde le pape François, se présentent à nous :
Penser au « Christ sans Croix », faisant de Lui un « maître spirituel » et à « la Croix sans le Christ » on resterait sans espérance.
« Un Christ sans Croix … n’est pas le Seigneur. C’est un maître, rien de plus… La Croix sans le Christ, c’est l’angoisse de rester en bas, abaissé, avec le poids du péché, sans espérance ! »
Avec la Croix Glorieuse, c’est à la fois le mystère du Vendredi Saint et celui de Pâques qui sont réunis. Par elle, il nous est redit qu’il n’y a pas de dimanche sans vendredi mais que le vendredi douloureux conduit à la glorieuse lumière du dimanche.
Pour nous, « La Croix est le chemin de la terre vers le Ciel », écrivait Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein).
Décliné selon tant de modalités au long de nos vies, le sentier de la Croix est ardu mais habité par la présence de celui qui l’a ouvert pour nous dans l’espérance de Pâques.
A l’église ou chez nous, cette semaine, prenons tranquillement quelques minutes devant le crucifix. Regardons-le comme notre signe de défaite qui fait mal et détruit mais aussi comme notre signe de victoire parce que c’est là que Dieu a vaincu … par amour.
Mgr Bruno Lefevre Pontalis, curé
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