Homélie du 28 septembre 2025

Il y a quelque temps, un petit enfant du catéchisme me donnait cette définition d’une parabole. C’est une histoire racontée par Jésus qui une fois terminée veut dire quelque chose. Oui c’est une histoire qui a du sens.

Quel est le sens de cette parabole que nous venons d’entendre aujourd’hui? Qu’est-ce que Jésus veut nous donner comme message dans cette parabole?

Cette parabole peut être terrifiante. Mais Jésus ne veut jamais nous faire peur, ne veut jamais nous terrifier. Il veut toujours nous conforter. Il veut toujours nous affermir dans la foi, dans la fidélité et à sa suite. Alors, regardons d’un peu plus près et retenons trois enseignements dans cette parabole que Jésus déploie devant nous.

Il y a un riche qui n’a pas d’identité. Sa seule identité est sa richesse. Sa devise, c’est : profitons de la vie. Après la mort, il sera trop tard pour jouir, pour manger et pour boire.

Et de l’autre côté, il y a un pauvre qui a un nom Lazare qui veut dire : “Dieu vient en aide” : tout un programme. Lui est seul et misérable.

Alors premier enseignement dans cette parabole assez simple mais pas simpliste : Aimer c’est voir !

Jésus ne nous dit pas “si vous êtes riche ici-bas et heureux, vous serez malheureux  dans le ciel, et si vous êtes pauvre et miséreux ici-bas, alors un peu de patience et vous serez vengé dans le ciel.” Non !

Premier enseignement, il crève les yeux si j’ose dire : Aimer c’est voir.

C’est tout simple. L’homme riche n’a pas vu, devant sa porte, le pauvre. C’est le péché d’indifférence. “J’ai péché en pensées, en paroles, par action et par omission.” Le péché de  l’indifférence : il est passé à côté. Les pauvres ne l’empêchent pas de dormir. Et c’est cela, cet enfermement sur lui-même, où il ne pense qu’à lui.

Oui, voir est le premier pas de l’amour. Regarder, voir, c’est la porte de l’amour. Les couples vous le savez bien, vous qui êtes mariés. Si vous ne voyez pas l’autre, qui vous regarde,  vous appelle, qui vous attend, vous passez à côté. Si vous n’êtes pas attentif à ce qu’il attend de vous, vous passez à côté.

Voir est la première porte de l’amour.

Alors bien sûr et dans la suite de l’évangile de dimanche dernier, vous vous souvenez bien, sur l’argent trompeur. L’argent, la richesse peuvent nous rendre aveugles, peuvent nous enfermer sur nous-mêmes. Soljenitsyne disait : “ C’est le cancer de l’occident.”

Dans nos pays, où il y a beaucoup d’égoïsmes, beaucoup de cécité, beaucoup d’enfermement, retenez ce premier enseignement tout simple. Aimer, c’est voir.

 Deuxième enseignement, à partir de cet évangile :

 Vous avez assez de lumière pour aimer et croire !

Vous avez ce qu’il vous faut, aujourd’hui, pour aimer et croire. C’est-à-dire pour avancer dans la vie.

Nous sommes toujours, frères et sœurs, à chercher un signe. “Seigneur, envoie-moi un signe! ” “Si tu m’envoies un signe, je croirais.” “Si tu me donnes telle chose alors je croirais.” Nous avons un peu parfois une relation de marchand de tapis avec Jésus, avec le Seigneur. Et Abraham, au nom de Dieu, vient dire :  “Même si un  mort ressuscitait, il ne  serait pas convaincu.” Paroles terribles.

Ainsi ce qui est affirmé, c’est que nous avons tout ce qu’il faut, aujourd’hui, pour avancer. Dans notre vie de disciple de Jésus, nous avons tout ce qu’il faut pour croire. Si Dieu veut nous donner par grâce une lumière, un signe, Il le fera mais même sans cela, nous avons tout ce qu’il faut aujourd’hui pour être chrétiens à cent pour cent.

Nous avons tout ce qu’il faut pour avancer.

En premier lieu, l’Écriture, qu’en faisons-nous ? Même le premier testament est si riche d’enseignements. Regardez la première lecture que nous avons entendue, le livre d’Amos. Il ne nous traite pas avec le dos de la cuillère : “de vautrés sur des divans.”

Et bien sûr la parole de Jésus. Nous avons la prière, nous avons les sacrements, l’Eucharistie, tout nous est donné. Nous avons bien-sûr les témoignages des uns et des autres, nous nous  portons les uns les autres. Nous avons tout ce qu’il nous faut pour avancer.

Sachons cette année, toujours mieux en profiter et toujours en étant plus fidèles.

Frères et sœurs, oserai-je vous demander, – avez-vous déjà lu un évangile en entier, de A à Z ? – La réponse n’est pas si sûre. Parfois même, on peut demander à la sortie de la messe aux fidèles : “ Mes frères, rappelez-moi l’évangile qui a été lu ce dimanche à la messe ?” Ce n’est pas évident, pas sûr que tout le monde puisse répondre à la question.

Sommes-nous si attentifs à cette Parole qui est notre nourriture?

Nous avons tout ce qu’il faut pour vivre maintenant en disciples du Christ.

Et troisième enseignement : La vie éternelle a déjà commencé.

 Dans ce que nous vivons,  il y a une suite, une correspondance entre la vie éternelle et ce que nous vivons. Les actes du quotidien ont déjà valeur d’éternité. Et dans l’évangile, c’est la continuité entre la vie terrestre de ces deux hommes et leur vie dans l’au-delà. L’homme riche qui était égoïste, continue à s’enfermer sur lui-même. Et le pauvre qui mendiait, continue de mendier l’amour de Dieu. Il est reçu dans les béatitudes parce que son cœur est ouvert, à cela! Oui, nos actes d’ici-bas seront ce qui nous ouvre la porte de l’éternité. Il y a une continuité entre ce que nous vivons et ce que nous serons dans l’éternité.

Et on ne peut plus se convertir après la mort. La mort nous fige dans l’état dans lequel nous mourons. Si nous sommes saints, si nous avons cherché Dieu, nous entrons dans la lumière de Dieu. Si nous sommes égoïstes, nous resterons dans l’égoïsme, avec tout ce que cela a pour conséquences. Bien sûr, nous croyons avec l’Église que nous pouvons bénéficier de ce processus de purification qu’ est le Purgatoire. Mais prenons au sérieux notre temps dans ce monde. Il prépare notre éternité. Jean-Paul II affirmait avec force : “Oui la vie éternelle est déjà commencée.” Ce n’est pas une autre vie, c’est la continuité de notre vie aujourd’hui. Et cela, nous rappelle la confiance que Dieu nous fait, mais aussi la responsabilité que nous avons de conduire notre vie qu’Il nous a confiée. Nous sommes des intendants et nous aurons à lui présenter ce que nous aurons vécu.

Alors, frères et sœurs, en écoutant cette parabole, retenons ces enseignements :

– Oui, Aimer c’est voir !

– Oui, nous avons tout ce qu’il faut pour vivre aujourd’hui, sachons l’utiliser.

– Oui, nos actes d’aujourd’hui engagent notre vie pour l’éternité.

Même si bien-sûr il y a toujours la miséricorde jusqu’à notre mort.

Béni sois-tu Seigneur, de nous enseigner ainsi, de nous éclairer, de nous fortifier.

Qu’en cette année, chacun puisse davantage mettre ses pas dans les tiens,

être sûr de ton accompagnement, de ta grâce

donne-nous d’ouvrir nos yeux, de voir autour de nous,

donne-nous de ne pas être égoïstes et de savoir utiliser nos moyens matériels pour ta plus grande gloire et l’amour de nos frères.

Amen.

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