L’Avent, ou l’art de faire de la place

En ce troisième dimanche de l’Avent, la liturgie nous invite à contempler un paradoxe riche de sens : la joie. Une joie qui, loin d’ignorer les réalités sombres de notre monde, trouve sa source dans une certitude profonde : le Christ est venu, et son Royaume est à portée de main. Cette proximité ne se mesure pas en distances, mais se vit comme une invitation existentielle, au cœur d’un appel à la conversion.

Mais de quelle conversion s’agit-il ? Ce n’est pas simplement un ajustement moral ou une série de résolutions. La conversion authentique à laquelle nous convie cette « joie de l’attente » est beaucoup plus profonde : elle exige un changement de perspective et une réorientation totale de notre existence vers cette Présence déjà à l’œuvre. Si le Royaume est proche, alors chaque moment, chaque rencontre, et même chaque épreuve, peuvent devenir des occasions de vivre cette réalité.

La question centrale que nous pose cette Parole est : quelle place lui accordons-nous ? Nos vies sont souvent chargées d’encombrements, nos cœurs sont préoccupés, et nos agendas débordent. L’Avent nous offre un moment de pause, non pas pour fuir la réalité, mais pour la regarder sous un nouveau jour, éclairée par l’Espérance que nous apporte Jésus.

Ce chemin de conversion est celui de la simplicité et de la vigilance joyeuse. Il s’agit de libérer notre intérieur afin de laisser entendre la voix qui s’élève dans le désert de nos préoccupations : « Préparez le chemin ! » Cela implique de cultiver la patience là où l’irritabilité règne, la douceur là où la dureté prédomine, et la justice là où l’indifférence s’est installée.

La joie de l’Avent n’est pas un optimisme vain ; c’est la force tranquille de ceux qui reconnaissent la proximité du Salut et choisissent de s’y engager. Ils avancent, légers de tout superflu, le cœur tourné vers la Lumière qui transforme le quotidien. En cette semaine, engageons-nous dans ce retournement. Le Royaume est à notre porte. Aurons-nous le courage de lui ouvrir ?

« Que notre joie soit la preuve vivante de cette conversion : un cœur devenu demeure accueillante. »

Père Athanase Nimpagaritse

 

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