DIRE DIEU AUJOURD’HUI, homélie de la Sainte-Trinité

Frères et sœurs bien-aimés de Dieu, que dites-vous de Dieu ?

 

Nous connaissons tous des gens qui ne croient pas en Dieu. Autrefois, ils étaient plutôt agressifs, aujourd’hui notre foi ne les intéresse pas. Nous connaissons aussi, nous l’avons vu hier dans notre quartier, la marche pour Jésus. Nous entendons, nous comprenons les questions qui se posent dans notre temps, la question de la fin du monde à cause de l’écologie que nous respectons mal, la question du mal, la question du sens de la vie.

 

Comment nous situons nous ?

 

Si nous sommes ici, c’est que nous voulons dans ce monde, croire en Dieu et lui faire confiance. Saint Paul, dans la lecture que nous avons faite, nous dit que si nous croyons en Dieu et si nous lui faisons confiance, c’est grâce à l’Esprit Saint  qui nous inspire. Il nous dit aussi que cet Esprit Saint nous rend  héritiers, responsables de la question de Dieu dans notre monde.

 

Cela nous dépasse forcément. Dieu est au-delà de tout.

 

N’empêche que les textes d’aujourd’hui peuvent nous aider à y réfléchir. Tranquillement. Le premier, un texte du Deutéronome a été écrit dans les années 620 avant Jésus-Christ : nous sommes dans une période où les gens ne savent rien du fonctionnement du monde. Tout ce qui leur arrive survient de manière imprévisible. Derrière l’orage, derrière l’alternance de la pluie et du beau temps, derrière tout cela, derrière le bien et le mal aussi, ils mettent des dieux et ils essaient d’amadouer ces dieux qui les fascinent et dont ils ont peur… parce qu’ils ne savent pas agir sur leurs maux directement. C’est une époque polythéiste, chaque clan, chaque ethnie essaie de se donner son dieu.  Ce dieu est ce qui fait l’unité de chacun. C’est dans ce monde polythéiste,  qu’Israël se situe. Israël a aussi son Dieu, il réalise que si Dieu est Dieu il n’y en a qu’un. Cela n’a pas l’air très important, mais ça veut dire qu’il n’y a qu’une seule humanité,  un seul Dieu créateur de tous. Bien sûr,  Israël pense que c’est son Dieu parce qu’il a fait alliance avec eux. Dieu veut se révéler, dire ce qu’il est vraiment. Non seulement il fait alliance, mais il lui dit : “N’aie pas peur” et lui fait une promesse de bonheur.

 

Au fond aujourd’hui encore, nous croyons à ce Dieu des Juifs, pratiquement dans les mêmes termes. Nous n’avons pas en face de nous des polythéistes, mais nous avons beaucoup d’idoles. Les Juifs nous invitent à purifier notre idée de Dieu et à voir qu’il n’y a qu’un seul Dieu, qu’une seule “chose” sacrée, c’est Dieu.

 

L’Évangile nous met dans un autre monde, le monde de Jésus. C’est un monde juif submergé par une culture sous l’emprise d’un pouvoir romain, un monde blessé dans son identité…

Dans cette culture nouvelle, comment survivre, comment vivre ? A l’époque de Jésus, on se souvenait de la promesse de bonheur faite par Dieu et on en attendait la réalisation. Jésus passe dans ce monde,  y est assassiné parce qu’il ne correspond pas à ce que l’on attendait du Messie et que l’on avait peur des réactions de l’occupant… On imagine mal ce que c’était pour les apôtres de voir un homme qui était mort, vivant et parlant. Voilà que ce Ressuscité  se présente non seulement comme le Messie mais avec des qualités de Dieu. “ Tout pouvoir m’a été donné sur terre et dans le ciel.” Il n’y a que Dieu qui peut dire cela. “ Je suis présent avec vous jusqu’à la fin du monde.”

 

Il se présente comme Dieu et voilà qu’il demande à ceux qui l’entourent de ne pas rester entre eux, de partir dans la Galilée des nations, d’enseigner toutes les nations. Il nous dit quelque chose qui va très bien avec ce qu’il dit ensuite sur son commandement. Son commandement, nous le savons tous, c’est de s’aimer les uns les autres et d’aimer Dieu. L’amour ne connaît plus de limite.  Nous croyons que Jésus est Dieu, qu’il demande qu’on l’aime, qu’on aime son Père comme il l’aime et qu’on aime les autres, tous les autres  en aimant à sa manière , en guérissant et sauvant.

 

Saint Paul a reçu ce message, mais d’une certaine manière, il est plus théologien. Il essaie de comprendre, d’expliquer.  Ce n’est pas lui qui a inventé le mot Trinité, c’est Athanase au quatrième siècle. Ce mot de Trinité n’est pas dans la Bible, mais il résume ce que Paul affirme clairement : “Jésus est Dieu,  le Père est Dieu,  l’Esprit est Dieu et pourtant il n’y a qu’un seul Dieu.”

 

Ce mystère insondable de Dieu est un mystère de relation entre des personnes. Le cœur du monde n’est pas creux comme l’âme d’un canon, il est un faisceau de relations. Le cœur du monde est amour. Le monde a été voulu par amour,  créé par amour, par volonté de relation.

 

Dieu est Dieu, il n’a pas besoin de nous et pourtant il a voulu avoir besoin de nous. Il établit une relation. La relation s’établit en relation avec l’homme, une relation d’amour, c’est-à-dire une relation de liberté. Vous avez entendu : “Vous n’êtes pas esclaves, soyez libres, soyez debout.” Le premier Concile de Nicée demandait que les chrétiens soient debout à la messe.  Paul va plus loin, il demande que ces hommes et ces femmes libres soient conscients d’être appelés à entrer dans la gloire de Dieu, dans l’intimité de Dieu. La gloire c’est ce que l’on voit du soleil, alors que l’on ne peut pas le regarder.

 

Saint Paul nous dit :

que nous sommes appelés à être divinisés,

que croire en Dieu c’est croire en notre vie éternelle,

que nous ne pouvons le faire, qu’en suivant Jésus,  en nous engageant avec lui,

que nous ne pouvons témoigner d’un Dieu relation, qu’en étant en relation nous-mêmes,

que nous pourrions avoir des mots et  connaître tout le catéchisme,  nous  ne pouvons pas témoigner de Dieu tant que nous ne sommes pas à son image, capables d’être en relation avec les autres.

 

Alors, bien sûr que dans notre monde, vous ne pouvez pas dire ce que je viens de dire aussi facilement à des gens qui ne sont pas chrétiens, agnostiques.N’empêche qu’il nous faut apprendre à trouver les mots qui s’inventent dans chaque relation de manière particulière. Il nous faut inventer ces mots pour dire Dieu.

 

Nous avons chanté le psaume tout à l’heure et peut-être est-ce une prière que nous devrions faire pour essayer de dire Dieu. La fin du psaume dit : “Que ton amour soit sur nous Seigneur, comme notre espoir est en toi.”

 

Nous n’avons pas les réponses à tout,

nous ne savons pas dire Dieu car il est plus grand que nous,mais nous savons que nous sommes aimés et nous espérons en lui.

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.

Amen.

 

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