Par anticipation, la fête étant prévue le 29 juin, nous célébrons aujourd’hui ici à Saint-Pierre de Chaillot dans la joie et l’action de grâce, la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, les deux colonnes incomparables de l’Église, unis dans la foi, le témoignage et l’effusion de sang dans la mission évangélisatrice.
Saint Pierre, notre saint patron et saint protecteur, un simple pêcheur de Galilée qui abandonne ses filets pour suivre le Christ.(Mt 4, 18-20)
Saint Paul, fin connaisseur de la Loi et des prophètes, grand persécuteur des chrétiens, qui sur le chemin de Damas a eu la grâce de la conversion et est devenu le grand apôtre des nations païennes.( Ac 9, 3-19)
En parcourant les textes de cette solennité, deux points ont particulièrement retenu mon attention et c’est le fruit de ma méditation que je voudrais partager avec vous.
Choisis par le Christ Jésus
C’est le Christ Jésus lui-même, qui a posé son regard d’amour sur ces deux apôtres. “Ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu.” (1 Co 15, 10) C’est une exclamation bien émouvante de Paul qui résume parfaitement leur aventure à la suite du Christ. En eux, nous contemplons l’œuvre merveilleuse que la grâce de Dieu a réalisée, en transformant leur faiblesse.
L’amour du Seigneur pour eux a été plus fort que ce qu’il pouvait y avoir comme faiblesse en eux.
Saint Paul ira jusqu’à mettre son orgueil dans ses faiblesses, bien sûr, en comptant sur le secours de la grâce du Seigneur : “Le Seigneur m’a déclaré : “Ma Grâce te suffit, ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. Aussi mettrai-je mon orgueil, bien plutôt dans mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ.” (2 Co 12, 9)
Saint Pierre lui, après son appel par le Christ à le suivre, et sa belle profession de foi (cf l’Évangile), n’a pas manqué de le renier sur le chemin du Golgotha. C’est là que le Ressuscité de Pâques lui-même, vient le chercher. -“Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ?”
– Seigneur, toi qui connaîs toute chose, tu sais bien que je t’aime.
(Jn 21, 17)
Bien chers paroissiens, voilà jusqu’où va l’amour de Dieu pour nous, malgré nos hésitations, nos égarements, il est toujours là et nous tend la main. Ce n’est pas nous qui l’avons choisi, c’est lui, qui comme ces deux apôtres nous a choisis.
Rendons grâce à Dieu pour ce choix et cet amour immérité, c’est cela le cœur de Dieu, un cœur plein de bonté, de miséricorde et de compassion.
Quand Dieu choisit, Il prend soin et sait toujours se montrer bienveillant.
Jamais abandonnés
Nos deux géants de la foi ont fait une belle expérience de la présence de Dieu qui les soutient même au cœur des pires épreuves.
Dans la première lecture, nous venons d’entendre comment Pierre détenu en prison a été miraculeusement libéré par l’ange du Seigneur : “Vraiment, je me rends compte maintenant que le Seigneur a envoyé son ange et qu’il m’a arraché aux mains d’Hérode et à tout ce qu’attendait le peuple juif.”
Cette intervention de Dieu à travers l’ange a été aussi le fruit du soutien de la communauté. Saint Luc rapporte que pendant que Pierre était détenu dans la prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insistance.
Cela montre l’importance et la puissance de la prière de l’Église. En nous rassemblant pour célébrer l’Eucharistie, nous élevons nous aussi nos voix, pour prier les uns pour les autres, pour prier pour la paix dans le monde, dans nos cœurs et dans nos familles et aussi pour les intentions qui nous sont confiées. “Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis présent au milieu de vous”, dit Jésus. (Mt 18, 20) L’Église, c’est cette barque ballottée par les vents contraires, mais jamais elle ne pourra chavirer, car le Christ est là, présent et agissant parmi nous. “Fluctuat nec mergitur” pour citer la devise de la ville de Paris, notre ville.
Soyons-en convaincus, l’amour du Seigneur pour son peuple est tellement fort que jamais il ne peut l’abandonner et le laisser vaincre par quelque force néfaste que ce soit.
C’est ce que saint Paul écrit aux Romains : “Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger, le glaive ? En tout cela, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.” (Ro 8, 35-37)
En célébrant cette solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, c’est l’amour de Dieu pour son Église que nous voulons magnifier. Dieu ne choisit pas des justes, pauvres pécheurs que nous sommes, Il nous choisit, Il nous appelle en vue de la sainteté. Ce sont des êtres fragiles qu’Il choisit, auxquels Il donne sa grâce pour accomplir la mission qu’Il leur confie. A nous de savoir, toujours compter sur sa grande miséricorde.
Tout à l’heure, à la sortie de la messe, nous partagerons un moment de convivialité sur le parvis. Je vous invite à ne pas manquer de lever les yeux vers notre beau tympan et tous ces beaux versets qui le parcourent. Nous y découvrons toute la vie de saint Pierre en sculpture et aussi cette belle exhortation qui synthétise parfaitement notre identité chrétienne :
Qu’il y ait entre vous, union de sentiments, bonté compatissante, charité fraternelle, affection miséricordieuse, humilité.
(1 P 3, 8)
Essayons, chacun, chacune de vivre ces conseils évangéliques.
A tous et toutes, bonne fête paroissiale.
Amen
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