Homélie du 5e dimanche de Pâques, 18 mai 2025

In illo uno, unum.”   Soyons unis en Celui qui est un !

La devise du pape Léon XIV est tout un programme. Et il me semble que les textes de ce jour peuvent permettre de le commenter.

 L’unité est notre avenir

C’est ce que saint Jean affirme dans la lecture de l’Apocalypse que nous venons d’entendre : pour le faire comprendre il donne quelques images qui parlent de cet avenir.

La première image est celle de Jérusalem. Jérusalem est le lieu où les Juifs se rassemblent autour du Temple de la présence de Dieu. Jérusalem est la ville du Temple, la ville où Dieu réside. Jean voit le monde de la fin des temps comme une immense Jérusalem, où tous les peuples seront rassemblés dans une maison commune.

Notre avenir, c’est l’unité de tous les peuples.

La deuxième image est celle de d’une alliance, d’un mariage entre Dieu et l’humanité. L’unité entre les peuples sera possible parce que Dieu sera uni à tous les peuples.

La troisième image – qui est celle qui frappe le plus lorsqu’on écoute le texte pour la première fois est celle de la fin de toutes les causes de division,  de la fin de la peur, la fin de la mort.

Il y a au fond cette extraordinaire atmosphère que nous connaissons parfois quand on est heureux d’être ensemble, dans la paix et que l’on aimerait que cela dure toujours. L’unité sera celle que procure le bonheur d’être ensemble en paix.

L’unité est dans la nature de Dieu

Le psalmiste, qui vivait longtemps avant le Christ, ne pouvait pas avoir une idée de la Trinité et de l’échange d’amour qui existe en Dieu mais il pressentait que le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. La bonté du Seigneur est pour tous !

Mais l’Évangile va aller beaucoup plus loin : il nous permet d’aller un peu plus loin dans la compréhension de la nature de Dieu. Le passage que nous venons de lire se situe à la fin du repas pascal, à la fin de la Cène. Jésus a lavé les pieds des disciples et donc de Judas, il lui a partagé son pain et Judas, il le sait, est parti le trahir. Jésus sait sa mort imminente et il explique que ce qui va se passer révélera la gloire de Dieu, la nature de Dieu. Ce ne sont pas les miracles qui révèlent qui est Dieu, c’est Jésus qui assume l’humanité au point de connaître la souffrance extrême et de faire sien le cri de désespoir des plus désespérés. Par Jésus, Dieu s’unit à la souffrance, Il fait sien le cri de désespoir et Il s’unit à l’humanité au point d’être avec elle dans ce qu’elle a de plus douloureux.

La nature de Dieu est de vivre l’unité jusqu’au bout.

Jésus demande à ses disciples d’en faire autant : pas simplement d’être aimables, pas seulement de se lier d’amitié, mais de partager la souffrance des plus faibles.

Comme nous ne savons pas faire, il nous demande de communier avec lui pour que nous soyons capables de vivre cette communion entre nous.

Jésus nous dit : Vous êtes faits à l’image de Dieu, il faut que vous aimiez comme cela.

Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Vous me direz,  c’est impossible !

C’est très difficile, c’est vrai !

C’est difficile de prendre le temps de se connaître,

encore plus difficile de  rendre service,

mais plus encore d’aller jusqu’à partager la souffrance de l’autre et la porter…

Au fond, la Cène nous dit que si nous voulons être en communion avec les autres, il faut d’abord être en communion avec le Christ.

C’est Lui, quand nous devenons son corps, qui aime.

 L’unité se construit

L’unité est notre avenir, elle est dans la nature de Dieu, elle est dans notre nature, encore faut-il la mettre en œuvre et la construire.

Le texte des Actes des apôtres nous montre comment saint Paul s’y prend pour fabriquer l’unité.

Paul est au retour d’une grande tournée missionnaire : Antioche, Chypre, Attalia, Pergé et le voilà de retour dans une communauté pas très solide, secouée par les persécutions et risquant de se désagréger.

Pour organiser l’unité, saint Paul invite tout le monde à prier et à jeûner et il met en place une organisation autour des Anciens.

Je voudrais insister sur le fait que, si nous voulons l’unité, il faut mettre les moyens humains de cette unité. Ces moyens ne sont pas exactement ceux d’une ONG ou d’une association 1901, puisque la prière et le jeûne sont indispensables.  Il faut demander à Dieu !

Je ne sais pas si vous avez vu quelques images du Conclave.  Ce qui m’a frappé, c’est que c’était comme une liturgie. Cela ne ressemblait en rien au vote d’un président de la République ou au vote à l’intérieur d’un conseil municipal.

C’était une liturgie, on sentait que ces hommes priaient. Dans la chapelle Sixtine, ils ne se parlaient pas, ils étaient face à leur conscience devant Dieu. Prière et jeûne.

Au fond, il est clair que nous aspirons à l’unité. Il faut prier pour la recevoir.

La devise du pape c’est : “ soyons unis dans Celui qui est un !”

“ Soyons unis dans Celui qui est un !”

Un commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.