HOMÉLIE DU 5ème DIMANCHE DE PÂQUES, 7 mai 2023

Bien chers frères et sœurs dans le Christ, en méditant l’évangile de ce dimanche, un mot  a particulièrement  retenu mon attention parce que sept fois de suite Jésus l’a employé : il s’agit du verbe croire.

Rassemblés pour célébrer l’Eucharistie, c’est cette foi, cette croyance qui nous unit : croire, c’est avoir la foi, une foi qui nous invite à l’abandon.

Cette foi peut parfois vaciller, traverser des crises, connaître des moments de doute, de questionnement, comme pour Thomas et Philippe…

Ma méditation je la commence avec une prière :

“Seigneur, augmente en nous la foi afin que notre espoir puisse être en toi, comme ton amour est sur nous”.

Les textes de ce dimanche nous invitent à cette foi appelée à se manifester à travers les œuvres ( comme cette charité envers les veuves dans la première communauté chrétienne).  “Montre-moi ta foi sans les œuvres et moi c’est à travers les œuvres que je te montrerai ma foi” (Jc 2, 18)

Dans l’Évangile de ce jour, nous sommes introduits dans le climat de bouleversement et d’angoisse des disciples provoqué par l’annonce de la trahison de Judas et  le départ imminent du Christ. Il faut se référer aux versets précédents pour comprendre le contexte dans lequel Jésus s’adresse à ses disciples : “Amen, amen je vous le dis, l’un de vous me livrera. C’est celui à qui j’offrirai la bouchée que je vais tremper dans le plat.  Jésus trempe la bouchée, la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote, alors  Satan entra en lui (Jn 13, 21, 26-27). En entendant ce discours du Christ, il y a de quoi être affolé, comme le traduit l’attitude des disciples. L’ayant remarqué, Jésus, avec la plus grande délicatesse, les invite à vaincre ce sentiment par la foi.

“Que votre cœur ne soit pas bouleversé, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.” Comme ses disciples, nous aussi, il nous arrive d’être bouleversés par des événements tragiques et douloureux : la perte d’un parent, d’un frère, d’une soeur, d’un enfant, d’un être cher,  le drame d’une séparation, d’une maladie incurable, la misère autour de nous, les conflits entre les nations contraignant les populations à l’exil et bien d’autres situations qui nous chagrinent. Autant nous laisser porter par ces paroles du Christ, nous exhortant à l’espérance au nom même de cette présence qui nous habite.

“Que votre cœur ne soit pas bouleversé, autrement dit, n’ayez pas peur, tenez bon.” C’est le Seigneur lui-même qui nous le demande.

Frères et sœurs, voyons tout le privilège que nous avons d’être enfants de Dieu. C’est ce que  nous  rappelle saint Pierre dans la deuxième lecture : Nous sommes  “une descendance choisie,  un sacerdoce royal,  une nation sainte, un  peuple destiné au salut.” Ce salut qui nous est gracieusement donné par le Christ, par son sacrifice sur la croix.  Il est, lui, Jésus, cette “pierre angulaire, pierre choisie, précieuse”. Saint Pierre citant Isaïe 28, 16 reprend ces paroles des Saintes Ecritures : “Quiconque met  en lui sa foi ne saurait connaître la honte.”

Bien-aimés du Seigneur,  en ce cinquième dimanche, le bon Maître nous rassure au nom même de cette foi que nous avons en lui, qu’il ne nous abandonne pas, qu’il ne nous laisse pas orphelins. “Je pars vous préparer une place, quand je serai parti, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez vous aussi.”

Comme il est grand l’amour du Christ pour nous ! De cet amour saint Jean dira : “Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout.”

C’est cet amour que nous contemplons sur la croix, c’est cet amour que nous sommes invités à vivre durant ce mois de mai, le mois de Marie.  Être là où Jésus est,  c’est-à-dire dans la demeure éternelle du Père, avec qui il fait un. “ Je suis dans le Père et le Père est en moi.”

Comme chrétien, chrétienne, tout notre agir doit converger vers là, rejoindre le Christ, là où il est entré victorieux .

Mais quel chemin emprunter ? Jésus ne se contente pas de nous montrer le chemin, mais il nous dit qu’il est lui-même, le Chemin, la Vérité, et la Vie.

En lui seul, nous trouvons la plénitude de la vérité,  cette vérité qui nous libère des chaînes de l’esclavage ce que Saint-Paul appelle le vieil homme.

En Jésus, nous avons la Vie, car ses paroles sont Esprit et Vie. ( Jn 6, 63) Accrochons-nous à lui, qui sait donner  sens à nos vies, lui qui est venu pour que nous ayons la vie et que nous l’ayons en abondance.

Cette vie nous l’avons en abondance, comme fruit de notre baptême et aussi dans ce beau sacrement que nous célébrons, l’Eucharistie, sacrement d’amour où le Dieu immortel se donne en nourriture pour que nous ayons la vie éternelle.

En ce jour, demandons au Christ Jésus qui nous rassemble en son amour, de nous montrer ou de ramener sur le bon et droit chemin.  Qu’il soit toujours cette boussole qui nous guide dans nos choix de vie, comme il a su, à travers l’Esprit Saint, dans la prière, inspirer aux Apôtres le choix des sept pour le service de la communauté.

Je conclus mon homélie avec les paroles de ce beau chant de notre liturgie :

“ En toi j’ai mis ma confiance, ô Dieu très Saint, Toi seul est mon espérance et mon soutien. C’est pourquoi je ne crains rien, j’ai  foi en toi, ô Dieu très saint .

Amen.

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