La bonté et la miséricorde de Dieu est pour tous
Frères et soeurs, nous disons facilement que la Parole de Dieu, c’est une bonne nouvelle et nous y croyons. Alors, en quoi tout ce que nous venons d’entendre est-il une bonne nouvelle ? Pouvons-nous l’accueillir entièrement ?
Les textes proclamés en ce dimanche, je les résume avec cette double question :
Qu’est-ce que vivre ? » Ou bien : « Donne-nous le temps de vivre, Seigneur !
On sent parfois ce désir de vivre plus intensément : nous sommes poussés physiquement vers la qualité de vie, une certaine qualité de vie. Vivre plus et autrement, changer de vie, changer de comportement, de choix. On voudrait freiner le temps pour savourer les choses de la vie. On fait appel à tant de méthodes pour apporter une attention toute particulière au corporel et au mental, au corps physique que nous avons. Mais l’Evangile nous demande et la deuxième lecture nous le rappelle, quelle attention portons nous à l’être spirituel que nous sommes et que les autres sont ? Et c’est cet être spirituel qui est un désert aujourd’hui. Alors Seigneur, donne-nous le temps de transformer notre façon de penser, pas simplement à l’être physique mais aussi à l’être spirituel.
Nous nouons au cours de notre vie de nombreuses relations que nous choisissons ou non et qui influencent notre manière de penser, d’agir, de croire. Certaines de ces relations sont positives, porteuses de promesses, apaisantes, enrichissantes. D’autres peuvent être stressantes, énervantes, stériles, déprimantes…L’Evangile nous rappelle qu’il convient de faire, de temps en temps, le point sur nos relations aux autres, pour faire le tri et mettre de l’ordre dans notre vie, ne pas se laisser abîmer ou influencer, voire manipuler par telle ou telle relation, afin d’être en paix avec soi et avec les autres, afin de pouvoir vivre quelque chose de l’Evangile. Dans le choix de ces relations, parfois, nous avons besoin d’un regard extérieur pour nous aider à réfléchir, à discerner.
Jésus nous a donné tout au long de sa vie, dans l’Evangile, un certain nombre de critères de discernement pour bien vivre nos relations. Les clés, les propositions ou les conseils d’or que Jésus a donnés à ses disciples et à nous-mêmes, pour un mieux-vivre ensemble et pour avoir le goût de la vie, pour donner un vrai sens à la vie, ces propositions ne doivent pas rester au stade des mots. Elles doivent évoluer et s’incarner dans notre vie, afin de devenir une réalité concrète, à l’image de Jésus et de son Père. Nous nous considérons indignes. Mais nous l’avons entendu, le Père est bon et miséricordieux pour les ingrats et les méchants. Est-ce une bonne nouvelle ? Acceptons-nous facilement que Dieu soit bon avec les méchants qui nous détruisent intérieurement, qui nous stressent, qui nous font tous les jours du mal ? Et pourtant, c’est seulement cette façon de vivre, d’être et de faire qui nous identifiera comme étant témoins du Christ. Et cette mission nous ne pouvons pas l’accomplir avec un claquement de doigts. Nous avons besoin de temps. Alors Seigneur, donne nous le temps de vivre pour pouvoir incarner à tel ou tel moment de notre vie, cet évangile.
Bien sûr, lorsque nous entendons des paroles telles que : « Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux » nous pouvons respirer, être plus détendus, nous dire qu’une telle attitude nous semble réalisable. Cependant, si on prend quelques instants de silence pour nous remémorer les dernières heures, depuis notre lever ce matin jusqu’à notre arrivée à l’église et ici même, dans l’église, on peut se rendre compte, si l’on est sincère avec nous-mêmes, que peut-être par un regard, une parole, une pensée, un geste, nous avons déjà jugé, au moins une personne, sur son apparence ou sur ces paroles. Tous les jours, consciemment ou inconsciemment,on le fait.
Et pourtant, si nous relisons ces impératifs de Jésus : « soyez miséricordieux ; ne jugez pas, ne condamnez pas, pardonnez, donnez, faites et souhaitez du bien, priez pour ceux qui vous font du mal ». Tous ces impératifs nous amènent à nous demander : quelle attitude me semble réalisable ? Facile ? Pourquoi ? Difficile ? Pourquoi ? Gênante ? Pourquoi ? Cet Evangile nous aide à faire le point et à découvrir qu’il y a des points sensibles. Et l’existence chrétienne n’échappe pas à cette révision, à cette relecture de vie qui nous apporte des réponses concrètes à la question : « Qu’est-ce que vivre ? Comment vivre ?».
Vivre selon l’Esprit de l’Evangile, Vivre selon la Parole de Jésus, selon ce que lui-même a vécu.
L’Evangile nous dit que ce n’est pas facile de vivre ainsi, mais que c’est possible avec la grâce de Dieu. Il faut croire en cette grâce, et si on le laisse faire, alors oui l’Evangile est une bonne nouvelle, qui est exigeante et qui nous engage tous et toutes.
On dit facilement « vivre la foi et la paix. Vivre le pardon ». On répète : « Il vaut mieux être qu’avoir. » Mais nous avons tous glissé dans la même fébrilité, les chrétiens comme les autres. Pour calmer l’angoisse de ne pas vivre l’existence chrétienne, comme Jésus nous le demande, nous utilisons aussi les deux grands tranquillisants : « les paroles » et « demain ». On aura le temps pour résoudre ce différend et de trouver des solutions pour arriver à une réconciliation possible ; Voyons…les mésententes, le jugement, les critiques, le refus de donner, … font partie intégrante de la vie quotidienne, et il en va de même pour leur résolution. Alors, « Seigneur, donne-nous le temps de vivre ! »
Et c’est ce que fait le Seigneur avec nous, lui qui est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ; lui qui n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses mais nous laisse le temps de la conversion.
Avons-nous découvert quelque chose de la puissance du pardon dans nos relations ?
Pour terminer, je vous propose 2 gestes :
– Au moment où nous allons partager la paix du Christ, par le regard, aux fidèles qui nous entourent, mettez y du sens et après la communion, priez de tout votre cœur pour que la paix du Christ habite celui, celle à qui vous l’avez donnée.
– Prenez le temps dans la journée d’envoyer un SMS à une personne qui compte pour vous, pour lui transmettre cette paix apaisée que vous aurez reçue dans l’eucharistie, dont vous êtes porteurs, qui vient du cœur de Dieu.
Amen.
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