Solennité de la Toussaint

Homélie du Père Horovitz pour la solennité de la Toussaint 2022.

 

Bien chers frères et sœurs, cette fête d’aujourd’hui est absolument essentielle dans notre vie chrétienne.

 

Avez-vous quelques souvenirs d’enfance et notamment de départs en vacances, en train ou en voiture ? Quelle était l’ambiance ? C’était la joie, une joie extraordinaire d’enfants rêvant déjà de ces vacances qu’ils allaient passer ! Les uns chantaient, les autres jouaient,  mais c’était la joie, la liesse dans les trains de colonies de vacances, dans les voitures…

Pourquoi ? Était-ce la joie de passer des heures, à trois ou quatre enfants dans des voitures bien peu confortables ou dans les trains de jadis ? Bien sûr que non ! Nous savions composer avec les quelques difficultés de la route,  l’inconfort et l’impatience d’arriver avec cette question martelée sans cesse par les enfants qui partent en vacances – Quand est-ce que l’on arrive?- Cette joie, celle des enfants et aussi des adultes fort heureusement mais exprimée de manière moins visible, c’était la joie du but ! Le but que nous avions, c’était les vacances, des moments fort agréables en famille, avec les amis.

 

C’est ce que l’on appelle en théologie la cause finale.  Saint Thomas d’Aquin dans sa Somme théologique avant de commencer sur les actes humains, ce que l’on appelle  la morale commence par écrire un traité sur la béatitude. C’est à dire ce pour quoi nous sommes ici des voyageurs, des pèlerins qui avancent  pas après pas, pour nous rendre dans le lieu que nous désirons tant dans notre cœur, le Ciel bien sûr !

C’est pour cela que le grand saint Thomas,  le docteur commun de l’Eglise, – celui qui est le plus cité dans le catéchisme de Vatican II – a bien compris que l’on ne peut parler de morale que si d’abord on parle du Ciel. Nous sommes faits pour cela, merveilleuse perspective, merveilleuse  image pour nous que le Ciel, merveilleuse réalité !  Un lieu dans lequel nous contemplerons Dieu  pour toute l’éternité, nous serons avec Lui.  Aujourd’hui la science nous permet de savoir que des personnes qui ont fait des comas prolongés, ont pu toucher du bout du doigt quelque chose de cette réalité.

 

Mes chers amis, la réalité que nous méditons aujourd’hui c’est le Ciel, ce que l’on appelle les fins dernières.

Il y a un livre très intéressant d’un sociologue, Guillaume Cuchet qui s’intitule  Comment notre monde a cessé d’être chrétien. Il essaie de comprendre pourquoi dans les années 60-70, il y a eu une désaffection très importante pour l’Église, il ne faut pas se voiler la face. L’une des raisons avancées par Cuchet est que l’on ne parle plus de ces réalités formidables que sont les fins dernières, le Ciel que nous évoquons aujourd’hui, le purgatoire et l’enfer malheureusement, l’échec d’une vie humaine .

Comme on ne parle plus de ces réalités dans les églises depuis 40 ou 50 ans, on a fini par oublier ce pour quoi nous avons à passer quelque temps ici-bas. Temps très agréable pour certains, très difficile pour d’autres, la maladie peut apparaître, les soucis dans les familles…C’est ce que dit d’ailleurs l’Évangile du jour avec les béatitudes. Les Béatitudes, c’est la route de la sainteté. Bienheureux, bienheureux, mais à la fin on vous insultera, on vous persécutera, on dira faussement toute sorte de mal contre vous. Regardez ce qui se passe aujourd’hui dans l’Eglise, il y a du vrai mais des calomnies existent. C’est ainsi que l’Église décide, pour que dans notre marche ici-bas nous ne nous découragions pas, de lever un petit voile sur ce que nous désirons tant, c’est-à-dire le Ciel.

Ce moment où dans cette première marche après la mort qui n’est qu’un passage, on voit ceux qui étaient les nôtres dans nos familles et on les retrouve et c’est un merveilleux rendez-vous évidemment. On voit une lumière éclatante et  c’est le Seigneur qui nous attend pour le jugement particulier. C’est cela la réalité ! Ensuite le Ciel reste le plus grand désir  de notre cœur. Mettons tout en œuvre ici-bas pour l’atteindre.

 

Donc nous faisons appel à nos amis du Ciel, les saints.  Chacun d’entre nous dans nos familles ou individuellement, nous avons tous un saint que nous aimons particulièrement. Il  est déjà arrivé à la gare depuis quelque temps, une gare glorieuse avec Dieu donc nous pouvons prier et il faut prier nos amis du ciel. Tous ses saints dans nos familles,  inconnus qui pourtant nous le savons, sont au Ciel. J’en ai connu des gens au cours de mon ministère  de prêtre dont certains étaient vraiment des saints et je suis sûr qu’ils sont arrivés au Ciel.

Nous nous voyageons, ne nous étonnons pas des secousses, ne nous étonnons pas que le voyage soit parfois peu agréable, c’est le train et nous savons qu’une fois que nous descendrons nos valises et que nous  arriverons au but,  nous n’aurons plus de conscience que pour la contemplation éternelle de Dieu.

Voilà une nouvelle extraordinaire et je vous invite à lire ce que le catéchisme vous dira sur le Ciel. Vous verrez, nous aurons un corps  glorieux, nous connaîtrons une création totalement renouvelée, nous serons dans une joie constante. Dans les autres religions ce n’est pas la même chose. Mais ce sont les catholiques qui ont la vérité là-dessus, parce que notre Seigneur Jésus-Christ est venu nous en parler.

Lui seul a la  capacité de nous parler de cela, c’est lui qui est le verbe de Dieu, qui connaît Dieu, qui est Dieu et qui est venu nous dire ici : “venez le banquet est prêt, il n’attend plus que vous”.

Mes chers amis, c’est un jour de joie aujourd’hui, c’est un jour de liesse.  Nous allons faire un bon repas  et nous devons trouver l’occasion de parler à nos enfants, à nos petits-enfants  de ce pour quoi nous sommes faits. Nous sommes faits pour un bonheur éternel !

C’est la grande nouvelle, il faut peut-être réapprendre à parler des fins dernières et arrêter d’oublier ces grandes réalités qui seules nous font comprendre pourquoi nous devons aller à la messe, pourquoi nous nous confessons, pourquoi nous faisons un carême, pourquoi nous avons une vie chrétienne où même les temps de pénitence sont des temps de joie.

 

Notre Seigneur est merveilleux et nous prépare une vie formidable, cela s’appelle le Ciel.

Prions donc nos amis du Ciel dès maintenant, car vous savez que l’Église a trois réalités :

– l’Église militante, celle dans laquelle nous vivons.

–  l’Église souffrante, c’est le purgatoire celui que nous célébrerons demain, le 2 novembre.

–  L’Église glorieuse, c’est le Ciel, c’est la Toussaint, c’est ce pour quoi nous sommes faits.

 

Que de joie véritablement dans tout cela et n’oublions pas de prier nos anges gardiens. Priez vos anges gardiens, vous verrez que votre vie sera totalement différente.

Amen.

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