Un Dieu qui sort parce qu’il a choisi d’ensemencer la terre

Bien chers Frères et Sœurs dans le Christ, dans l’évangile qui nous est proposé en ce 15ème dimanche, saint Matthieu nous rapporte la parabole du Bon Semeur que sûrement nous connaissons bien pour l’avoir souvent entendue. Saint Matthieu parle bien de Dieu et de tous les hommes.

Saint Matthieu nous dit en introduction de cet évangile : « Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison ». Un Dieu qui sort parce qu’il a choisi d’ensemencer la terre. Semer le bon grain, semer la Parole, telle est la mission principale du Christ.

En Mc 1,38, lorsque l’on était sur le point de retenir Jésus pour en faire un roi, Jésus dit :

Allons ailleurs, dans les bourgs voisins pour que j’y proclame l’évangile car c’est pour cela que je suis sorti.

Sorti donc pour semer la bonne nouvelle du salut. Cette semence nous dit tout l’amour de Dieu pour notre humanité.  Ce Dieu qui cherche à rejoindre tous les hommes sur tous les terrains, y compris ceux qui se trouvent dans des situations désespérées, qu’ils soient croyants ou non. Dans l’évangile, Jésus compare, assimile cette parole à une semence, et Il est lui-même le semeur, venu nous transmettre la Parole de Dieu, cette Parole qui s’est faite chair en sa Personne. « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. »

ACCUEILLIR LA PAROLE DE DIEU

Puisque en semant la parole, ce qui nous revient à nous c’est de l’accueillir. Cette parole semée doit être accueillie. C’est ce que le prophète Isaïe dans la 1ère lecture traduit par « La Parole qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir accompli sa mission ». Mais ce n’est pas de l’automatisme. Pour que cette parole puisse accomplir sa mission en nous, il faudra au préalable l’accueillir, nous laisser pénétrer par elle.

Comment l’accueillons-nous donc ?

Jésus distingue quatre manières d’accueillir la Parole de Dieu, et sûrement à un moment ou l’autre de notre vie, nous nous retrouvons parfaitement dans l’une de ces façons d’accueillir la Parole.

Cette semence peut tout d abord tomber au bord du chemin ; elle demeure alors à la surface, sans pénétrer dans le sol et les oiseaux s’en régalent. Jésus dit : « Cet homme entend la Parole du Royaume sans la comprendre ». Entendre sans comprendre.  Cet homme n’accueille pas la Parole.  Elle demeure pour lui un simple son, entendu par les oreilles de façon bien évasive et qui donc ne rejoint pas le cœur. Cette parole ne descend pas dans le cœur. Il est donc dans ce cas, très facile au malin de venir et de détruire ce qui a été semé ; cette parole ne peut donc pas produire de fruit.

L’accueil peut dans un autre cas être bien superficiel : c’est le cas du grain tombé sur un sol pierreux. Dans ce cas d’espèce, nous accueillons sur le champ la Parole avec joie, enthousiasme, malheureusement cette parole n’a sans aucune incidence sur notre vie, et tout s’arrête un jour, puisque nous manquons de profondeur. La Parole est écoutée et comprise mais sans pour autant avoir assez d’espace en nous pour que la Parole puisse germer et produire des fruits.

Le troisième terrain, (peut-être le cas le plus répandu) est celui où la graine est tombée dans les ronces, les épines qui l étouffent et l’empêchent de pousser. C’est bien ce qui nous arrive quand nous nous laissons envahir par les soucis de la vie, les richesses de ce monde, ces multiples occasions qui s’offrent à nous pour accumuler nos commodités. Se laisser absorber par ces biens matériels, éphémères nous détourne ou est susceptible de nous détourner de la Parole de Dieu. Accueillir l’évangile nous demande donc de faire des efforts ; des efforts de renoncement, savoir renoncer à ces convoitises qui nous empêchent de laisser la Parole atteindre notre cœur et de le tourner vers ce Dieu d’amour qui nous veut tout à lui.

Enfin la dernière terre, la bonne, c’est bien le désir de nous tous, cette terre qui est toujours disposée à accueillir la parole, à la méditer, à en vivre, à vivre les exigences de cette parole. Evidemment elle porte beaucoup de fruits en fonction de la capacité de chacun. Cent, soixante et trente pour d’autres. Pour, avec la grâce de Dieu, être cette bonne terre, puisque c’est le désir de chacun de nous, il nous faut cultiver notre jardin comme le dit Candide à Pangloss à la fin du célèbre conte philosophiques Candide ou l’optimisme, c’est à dire nous former à l’écoute et à l’accueil de la Parole de Dieu.

SE FORMER À L’ACCUEIL DE LA PAROLE DE DIEU.

Comment nous former ou comment entretenir cette Parole en nous ?

Je cite tout simplement ces bons conseils que le Pape François nous donne dans son exhortation apostolique « Evangelii Gaudium », la Joie de l’évangile dans les paragraphes 174-175. « Toute l’évangélisation est fondée sur la Parole de Dieu, écoutée, méditée, vécue, célébrée et témoignée. La Sainte Écriture est la source de l’évangélisation. L’évangélisation demande la familiarité avec la Parole de Dieu et cela exige une étude sérieuse et persévérante de la Bible, et aussi sa lecture priante, personnelle et communautaire ». On peut lire la Parole de Dieu, la méditer, la partager en famille. Cet exercice c’est la lectio divina, une belle méthode qui nous aide à mieux accueillir la Parole de Dieu.  En la lisant avec attention, en la méditant et en contemplant le dessein de Dieu qu’elle contient, elle pourra alors s’enraciner, prendre chair en nous, au plus profond de notre être et produire de bons fruits d’une vie généreuse vécue dans la justice, la paix et l’amour de Dieu.

ETRE DES SEMEURS DE LA BONNE NOUVELLE DU SALUT

Un dernier point pour conclure. La Parole est proclamée, nous l’accueillons.  A la suite du Christ, nous sommes envoyés pour être des semeurs de la bonne Nouvelle ; ce qui nous revient à nous c’est de semer, Dieu se chargera de la faire fructifier. Semer, oui, avec des mots, mais la semence, la meilleure qui soit, c’est le témoignage de vie. Saint Antoine de Padoue aime bien dire aux prédicateurs « que les paroles se taisent et que les actes parlent ». La meilleure évangélisation, c’est notre témoignage de vie. Cette mission évangélisatrice nous incombe à tous : « Malheur à moi, dira saint Paul, si je n’annonce pas l’évangile ».

Annoncer l’évangile avec zèle, dévouement., mais avec la plus grande délicatesse comme le rappelle saint Paul à son fidèle disciple Timothée 🙁 2Tim 4,1-2) : « Je t’adjure en présence de Dieu et du Christ Jésus qui viendra juger les vivants et les morts, au nom de la manifestation de son règne proclame la Parole, insiste à temps et à contretemps, reprends, menace, exhorte, mais toujours avec patience et souci d’enseigner.

Amen !

Père Aubin

Un commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.