Jésus déclara, dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du passage du livre d’Isaïe :
Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre
Bien chers frères et sœurs dans le Christ, Jésus fait un seul commentaire de ce passage d’Isaïe que nous avons entendu dans l’évangile de la semaine dernière, je vous rappelle ce passage : ” L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, une année de bienfaits de la part du Seigneur.”
Toutes ces paroles de Jésus s’accomplissent aujourd’hui.
A travers ces paroles, frères et sœurs, Jésus fait une grande déclaration, une grande révélation : en lui le Verbe éternel incarné s’accomplit, ce qu’ont annoncé la loi et les prophètes, c’est-à-dire la venue du Messie, l’oint de Dieu, envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, libérer les prisonniers, les opprimés et annoncer les bienfaits du Seigneur.
Dans cette séquence du prophète Isaïe tout cela s’accomplit : à travers les signes que Jésus accomplissait, les miracles qu’il opérait, sa renommée commençait à se répandre dans toute la Judée et tout cela suscitait de l’admiration. La traduction liturgique que nous venons d’entendre dit “tous lui rendaient témoignage”, d’autres traductions disent : “tous étaient dans l’admiration.” Une admiration d’un moment bien sûr.
Sur cette admiration vient se greffer un autre sentiment qui n’est pas du même ordre. Ce sentiment c’est l’étonnement, devant cette grâce, ces paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.
Qu’est-ce qui peut susciter cet étonnement ? Quelle particularité avait son message ?
En effet les auditeurs étaient dans une certaine confrontation avec les idées toujours reçues des maîtres spirituels, de ceux qui sont mandatés et enseignaient dans la chaire de Moïse, les scribes et les pharisiens.
La nouveauté, l’originalité de son enseignement les secoue : “Je ne suis pas venu abolir la loi et les prophètes, Je ne suis pas venu abolir mais accomplir.” Il est l’accomplissement parfait des promesses de Dieu contenues dans les Saintes Ecritures. Et par la suite Jésus leur dit : “Vous avez appris qu’il a été dit ( la Loi de Moïse) et bien moi je vous le dis !
Là se trouve l’originalité de son enseignement : Jésus parle avec autorité
Mais qui est-il pour se permettre une autre interprétation de la loi ? N’est-il pas le fils de Joseph ? (référence à son humanité, non à sa nature divine).
Il y a de quoi s’indigner, se fermer, s’enfermer dans un scepticisme sans pareil. Ils se ferment à la révélation ; cette parole de Jésus s’adresse bien à eux :
“Ce que Dieu a caché aux sages et aux savants, il l’a révélé aux tout-petits‘’ (Mt 11, 25).
Ces tout- petits sont cités, pointés du doigt par Jésus ; ce sont ceux qui savent se faire humbles et donc disposés à accueillir la bonne nouvelle et jouir de ses grâces et de ses fruits. Jésus indexe particulièrement les païens : la veuve de Sarepta, le général syrien Naaman qui a été guéri de sa lèpre.
Nous pouvons nous aussi être parfois pris au piège de cette fermeture de cœur et d’esprit et nous montrer réfractaires à toutes nouvelles réformes et initiatives. Des propos du genre : ” On a toujours fait comme cela.” Et nous avons pu remarquer que le Saint-Père, le Pape François, est en train de casser toutes ces traditions, ces coutumes à travers toutes ses réformes. Ne nous enfermons pas, frères et sœurs, dans ces prétendues traditions et coutumes intouchables. Apprenons, comme nous y invite le Christ, à nous adapter aux nouvelles réalités, à évoluer avec et dans notre temps, bien sûr avec le plus grand discernement.
Nous voyons jusqu’où cette fermeture du cœur a conduit les auditeurs du Chris. Cela les a conduit à une violente hostilité : “Tous devinrent furieux, ils le poussèrent jusqu’à l’escarpement de la colline où leur ville a été construite, pour le jeter en bas”. Ils étaient donc sur le point même de commettre un meurtre.
Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin
Parce que son heure n’était pas encore arrivée. Jésus non seulement dénonce leur enfermement dans leur dogme religieux, mais aussi une certaine forme d’amour qu’il a décelé en eux ; un amour passionné et très possessif, même égoïste, formulé ici comme un reproche : “Pourquoi fais-tu le bien ailleurs mais pas chez toi ? Les signes et prodiges que tu as accomplis à Capharnaüm, fais les ici aussi dans ton pays d’origine”. Sûrement cet amour possessif, captatif est appelé à être purifié et vécu comme nous exhorte saint Paul dans son hymne à l’amour dans la deuxième lecture.
Quels sont les attributs de l’amour, le vrai ?
Un amour qui prend patience, qui rend service, qui ne jalouse pas, qui ne se vante pas, un amour qui ne se gonfle pas d’orgueil, qui ne cherche pas son intérêt, qui ne s’emporte pas, qui n’entretient pas de rancune. Cet amour trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, fait confiance en tout, espère en tout, et endure tout.
Imaginez, frères et sœurs, un seul instant, que partout dans nos familles, dans nos milieux professionnels, dans nos communautés, on vivait l’amour, comme saint Paul nous le recommande. Ce serait déjà un paradis sur terre. Cette paix, cette harmonie que tous nous désirons.
C’est cet amour, frères et sœurs, qui a poussé Jésus à donner sa vie pour notre rédemption. “Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout.” (Jn 13, 1b).
Il nous a aimés jusqu’au bout. Vivons de l’amour, car à l’amour que nous aurons les uns pour les autres, on nous reconnaîtra comme étant ses disciples (Jn 13-25). C’est cela la mission du disciple du Christ, du consacré.
Annoncer le Christ à travers le témoignage de vie
C’est très fort, les propos de saint Paul, quand il va jusqu’à dire, dans la deuxième lecture: “J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.”
Le Christ nous envoie comme des prophètes à l’instar du prophète Jérémie pour proclamer, annoncer la bonne nouvelle avec courage et persévérance, sans craindre les persécutions car il est avec nous et il nous rassure dans cette mission évangélisatrice : “Ils vous combattront, mais ils ne pourront rien contre vous car je suis avec vous pour vous délivrer”.
Faisons confiance, à l’Esprit Saint qui est le grand protagoniste de la mission, qui nous assiste dans tous nos élans missionnaires. “En toi j’ai mis ma confiance ô Dieu très saint, Toi seul est mon espérance et mon soutien, C’est pourquoi je ne crains rien, j’ai foi en toi, ô Dieu Très Saint.”
Apprenons donc à vivre de l’amour, comme Jésus nous le commande, car nous sommes faits par amour et faits pour aimer, car comme le rappelle saint Jean de la Croix :
Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour |
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