Homélie du cinquième dimanche de Carême , Père Kouwama

Voici venir des jours… L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié…

 

Ce sont des phrases que nous avons entendues dans la première lecture et dans l’Évangile et qui annoncent l’Espérance. En ce cinquième dimanche de Carême, alors qu’il nous reste deux semaines avant de célébrer Pâques, nous sommes encouragés à garder une espérance ferme et inébranlable, même face aux épreuves les plus difficiles qui peuvent se présenter dans nos vies. L’espérance est une vertu nécessaire pour affronter les moments de désespoir et de souffrance, car elle nous permet de croire en un avenir meilleur, même quand tout semble sombre.

 

Le Christ est passé par cette expérience de la souffrance par la croix et comme nous le dit saint Paul dans la deuxième lecture : « Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé » Lorsque nous traversons des moments difficiles, lorsque nos croix sont lourdes à porter, se tourner vers le Christ, crier nos larmes au Seigneur et garder l’espérance. Garder l’espérance…

 

« Voici venir des jours… » nous annonce le prophète Jérémie, alors que le peuple est en exil, sans temple, loin de sa terre. Toute la Bible est tendue vers l’avenir, vers cette certitude inébranlable que les jours promis viendront. Un prophète, c’est quelqu’un qui sait regarder avant tout le monde, l’éclosion des bourgeons. Un prophète, c’est quelqu’un qui, même dans la grisaille de l’hiver, voit bourgeonner les premières fleurs du printemps. Et c’est ce type de prophète que nous sommes appelés à incarner. Des prophètes de l’Espérance, des prophètes qui consolent.

 

Jérémie annonce, de la part de Dieu, une « alliance nouvelle ». Toute la Bible nous dit que Dieu a fait le premier pas vers nous. Il a pris l’initiative de dire qui il est, un Dieu Père qui ne cesse de nous proposer une relation d’amour. « Voici venir des jours où je conclurai avec la Maison d’Israël et la Maison de Juda une alliance nouvelle… » C’est une nouvelle étape qui commence pour nous. La loi ne sera plus inscrite sur des tables de pierre comme à l’époque de Moïse au Sinaï. La loi du Seigneur sera inscrite dans le « cœur » des hommes. Et cette loi, c’est celle de l’amour de Dieu qui n’a pas hésité à sacrifier son Fils sur la Croix pour nous sauver. « Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » Avec la nouvelle Alliance fondée sur l’amour, une nouvelle intimité lie Dieu aux hommes et les hommes à Dieu. Dieu vient faire sa demeure dans notre cœur pour nous associer à sa vie.

 

Cette alliance nouvelle annoncée par Jérémie, c’est en Jésus qu’elle se réalise. « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. »  Dans l’Évangile, Saint Jean nous présente un passage où Jésus annonce sa mort imminente et parle de la nécessité de passer par la croix pour pouvoir porter du fruit et attirer tous les hommes à lui. Ce passage nous interpelle sur le mystère de la souffrance et de la mort de Jésus, mais aussi sur la promesse de vie qui en découle.

 

Jésus, conscient de la mission qui lui a été confiée par le Père, annonce sa mort prochaine comme le moment où il sera glorifié et où il accomplira le dessein de salut pour l’humanité. Il utilise l’image du grain de blé qui doit mourir pour porter du fruit, et il invite ses disciples à le suivre sur ce chemin exigeant de renoncement à soi et de don de sa vie pour les autres. Vivre cette nouvelle alliance, c’est vivre cette mort à soi qui ouvre à la vie en plénitude. Faire mourir en nous le péché pour que la grâce renaisse et porte du fruit.

 

Pour Jésus, la croix n’est pas un échec, mais le moyen par lequel il témoigne de l’amour inconditionnel du Père pour l’humanité et par lequel il offre à tous la possibilité d’une vie nouvelle et éternelle en sa présence. C’est à travers sa mort et sa résurrection que Jésus attire tous les hommes à lui et qu’il manifeste sa gloire divine.

 

En méditant sur ce passage de l’Évangile, nous sommes invités à contempler le mystère de la croix comme source de notre espérance en tant que chrétiens. La mort de Jésus n’est pas la fin de l’histoire, mais le début d’une nouvelle ère de rédemption et de vie éternelle pour tous ceux qui croient en lui. C’est dans l’offrande de soi et dans le sacrifice de l’amour que nous trouvons le vrai sens de notre existence et la promesse d’un avenir radieux en Dieu.

 

En nous inspirant des textes de Jérémie et de Jean, nous pouvons être des porteurs d’espérance pour les autres, en vivant pleinement notre alliance avec Dieu dans la fidélité et la sincérité, et en suivant Jésus sur le chemin de la croix avec humilité et courage. Que nos paroles et nos actions reflètent la lumière de l’Évangile, que nos vies témoignent de l’amour inconditionnel de Dieu pour chacun et que notre espérance en Christ soit un baume pour ceux qui souffrent et qui cherchent un sens à leur existence.

 

Frères et sœurs, dans les moments difficiles de nos vies, gardons la foi, l’espérance et la confiance en Dieu. Souvenons-nous que nous ne sommes jamais seuls, que Dieu marche à nos côtés et qu’il peut transformer nos épreuves en occasions de croissance et de renouveau. Au cours de cette eucharistie, prions ensemble pour que notre foi soit fortifiée et que notre espérance brille comme un phare dans les moments de ténèbres. Que Dieu nous accorde la grâce de traverser les épreuves avec la certitude que rien ne peut nous séparer de son amour.

Amen

Père Jean-Valère Kouwama.

 

 

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