Bien chers frères et sœurs dans le Christ, nous poursuivons la méditation du sermon de Jésus sur la montagne, un enseignement au cœur de la morale chrétienne, chemin de vie et de sainteté.
Les propos du Christ sont parfois bien embarrassants comme ceux que nous venons d’entendre : l’amour de l’ennemi.
Aimer son ennemi ? Humainement parlant, cela paraît impossible, insensé, mais en écoutant la première lecture de ce dimanche, ces paroles voudraient tout simplement nous conduire vers notre vocation commune à tous et toutes , la vocation à la sainteté.
“ Soyez saints, car moi le Seigneur votre Dieu, je suis saint.” Ce que Jésus traduit dans l’Évangile en ces termes : “Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.”
Il est bien question de la perfection chrétienne vers laquelle toutes nos actions doivent converger. Cette perfection a sa source, son origine en Dieu. La perfection du Père céleste dont parle Jésus, est une perfection d’amour puisque Dieu est Amour, mieux, il n’est qu’ Amour. Il a toujours recommandé cette loi à ses enfants que nous sommes. La haine et la vengeance, Il les déconseille vivement à son peuple : “ Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur, tu ne te vengeras pas, tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple, et pour conclure tu aimeras ton prochain comme toi-même.”
Bien chers frères et sœurs dans le Christ, si nous prenions un moment de silence pour scruter nos cœurs et nous poser la question de savoir où nous en sommes par rapport à ces recommandations du Christ. Ce serait, à mon sens, un pas vers ce désir de sainteté.
Qu’est-ce qui m’empêche d’aimer mon prochain comme moi-même ?
Pourquoi tant de haine, de rancœur en nous, autour de nous ?
Le mal enraciné dans nos cœurs, Dieu veut nous en libérer. Laissons-nous toucher, pénétrer, transformer par sa parole qui est vérité et vie.
Mercredi prochain, ce sera déjà les Cendres, le temps de carême, temps de grâce et de conversion où nous sommes tous et toutes appelés à nous réconcilier avec Dieu et le prochain.
Osons ouvrir nos cœurs à l’Évangile, la Bonne Nouvelle du Salut.
Au-delà de l’amour du prochain comme soi-même, Jésus toujours dans cette perspective – non de l’abolition, mais du parfait accomplissement de la Loi – nous demande de mettre le pardon par-dessus tout et d’aimer nos ennemis.
Moi je vous dis: Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent
Temples de Dieu que nous sommes, habités par son Esprit – comme le rappelle saint Paul dans la deuxième lecture – demandons-lui la grâce de pouvoir vivre, appliquer cette loi de l’amour. Jésus en fait un commandement : “Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns, les autres”.
Dieu nous invite à aimer comme Il nous aime : un amour qui est allé jusqu’au don de son Fils. Son Fils qui n’a pas hésité à livrer sa vie pour nous : “ Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout.”( Jn 13, 1)
Sur la croix, contemplons cet amour qui pardonne, qui prie pour ses persécuteurs : “Père pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.”
C’est là, au pied de la croix, que nous pouvons puiser cette force de ne pas rendre le mal par le mal, d’aimer même nos ennemis et de les porter dans nos prières.
Voyons l’exemple de saint Jean-Paul II, qui n’a pas hésité à pardonner et même à rendre visite à celui-là même qui a attenté à sa vie, Ali Agça. A la question de savoir ce dont il avait parlé avec lui, Jean-Paul II répondit tout simplement : “Nous avons parlé entre hommes et frères.” S’il a pu pardonner à son bourreau, c’est sûrement au nom de cette fraternité.
Fratelli tutti, tous frères et sœurs, il peut arriver qu’il y ait des tensions entre nous, mais ne l’oublions jamais la fraternité surpasse tout cela.
L’ennemi, malgré tout, demeure un frère, une sœur et c’est au nom de ce lien fort que nous devons malgré tout, continuer à l’aimer et à prier pour lui.
Ne rendons pas le mal par le mal, mais comme nous le recommande saint Paul : “Soyons vainqueur du mal par le bien”, ainsi se transformera la face de la terre.
Amen.
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