Homélie de l’Epiphanie, 3 janvier 2021
Mes frères, nous allons aujourd’hui fêter un grand mystère que l’on appelle l’Epiphanie. Comme vous le savez, l’Epiphanie si l’on devait véritablement donner le sens de cette fête est la manifestation publique de Jésus au monde, la manifestation publique de Notre Seigneur Jésus-Christ à tous les hommes du monde. Il ne faut pas rester simplement sur l’adoration des mages, car il existe dans l’Eglise, selon les Pères, selon les méditations nées de cette fête, il existe en fait trois réalités que je vais vous développer.
La première réalité de la manifestation de l’homme Dieu qui est un évènement unique dans l’Histoire des hommes, Dieu fait homme à l’humanité.
L’Adoration des mages
L’adoration des mages, prenons ce que nous avons lu dans l’évangile, c’est une prolongation des deux natures du Christ et de sa Seigneurie universelle.
Ces hommes, qui étaient des princes païens, ont suivi une étoile, ont suivi les signes qui leur ont été donnés et ont pu, par la grâce qu’ils ont reçue, venir manifester au monde entier non seulement que le Messie était né mais bien plus que cela un homme qui est également Dieu, Notre Seigneur Jésus Christ.
Alors ils vont apporter l’or, l’encens et la myrrhe. Vous imaginez bien que ces dons n’ont pas été choisis par hasard, ils ont chacun une signification particulière. Déjà le premier signe est le nombre de dons : trois. Ce nombre vient manifester ce que les Juifs appelaient la qedusha : la manifestation glorieuse de Dieu. En effet, il y a toute une partie des anges devant le trône divin qui, disent les saintes écritures, chante sans cesse la gloire de Dieu. Donc ici c’est une triple qedusha : une triple manifestation glorieuse à travers ce qui va être donné à notre seigneur Jésus Christ. L’or représente les bonnes œuvres que Jésus réalise en tout lieu ; l’encens la divinité de Jésus manifestée, et la myrrhe, que l’on utilisait pour recouvrir à l’aide de fines bandelettes le corps des Israélites qui venaient à mourir, travail délicat qui ressemblait à la momification. Donc la myrrhe est le signe de la Résurrection de Notre Seigneur. Il va vaincre la mort et va nous entraîner dans des perspectives tout à fait extraordinaires et si glorieuses que l’on a du mal à envisager.
La deuxième réalité de la manifestation de Dieu aux hommes est plutôt fêtée par nos frères orientaux. Nous sommes axés sur l’évangile de la venue des mages, les Orientaux célèbrent la manifestation de la venue de Dieu aux hommes par le baptême dans le Jourdain.
Le baptême dans le Jourdain
C’est une Epiphanie qui a lieu là : c’est par le baptême que Jésus va recevoir des mains de saint Jean-Baptiste, Il va manifester son entrée solennelle, le début de son ministère public. Il va recevoir par l’eau du baptême, le sacre messianique, celui dont a besoin le Messie, qui va lui permettre de prendre sa mission de Sauveur à plein. L’Epiphanie du Jourdain est une œuvre de Salut. Elle est également la première manifestation Trinitaire : il va s’y passer une théophanie, une manifestation divine, la voix du Père, de l’Esprit Saint et Notre Seigneur Jésus Christ présent. Ainsi la Sainte trinité est manifestée publiquement en ce jour. Et le plus important, c’est la Rédemption, on montre ici que Jésus vient procurer aux hommes une œuvre unique et définitive de réconciliation et de Salut.
La troisième manifestation de l’homme Dieu, le troisième mystère :
Les Noces de Cana
Les Noces de Cana font partie, peuvent être lues, comme par saint Cyrille d’Alexandrie comme le début officiel du ministère de Notre Seigneur. Il faut savoir que pour saint Jean l’évangéliste, tout miracle est une manifestation de la gloire de Dieu. Tous les miracles que le Seigneur va faire, en commençant bien évidemment par Cana, manifestent aux hommes la gloire de Dieu. Car vous savez que Jésus a une particularité ; les prophètes jadis, lorsqu’ils faisaient des miracles, et ils en ont fait, devaient se mettre dans une situation où Dieu allait leur donner le pouvoir d’opérer ces miracles. Aucun homme par lui-même ne peut faire de miracle. Toute la différence avec Jésus, c’est que Lui fait des miracles par Lui-même : Il n’a jamais obligation de s’adresser au Père pour recevoir le pouvoir d’opérer une manifestation glorieuse de Jésus. Ce miracle a lieu le troisième jour, « comme par hasard », c’est donc évidemment une entrée dans le mystère pascal. C’est ici un rappel du sacrement du baptême. Il faut nous dire qu’à Cana c’est la glorification définitive du Christ ; c’est sa principale manifestation. Il y a six jarres présentes pour opérer le miracle du changement de l’eau en vin. Certains Pères de l’Eglise ont vu à travers ces six jarres, l’imperfection de la Loi mosaïque, et Notre Seigneur en une expérience admirable, en transformant l’eau en vin, en quelque sorte c’est la signification de la grâce à venir. Nous passons du règne de la Loi au règne de la grâce. Et c’est à Cana, selon certains Pères de l’Eglise, que cela va se manifester.
Mes chers amis, en cette belle fête de l’Epiphanie, il nous reste à chercher à imiter cette belle foi qu’avaient les mages. Sur quelques signes, sur une étoile, ils ont pris des risques considérables, car leur confiance en Dieu était pleine et complète.
Alors, demandons au Seigneur, en ce jour de l’Epiphanie, de nous remplir de cette grâce de l’Epiphanie qui est la confiance totale en Jésus, car nous savons que maintenant Il est manifesté au monde et que par sa providence, rien ne peut arriver en dehors de cette glorieuse manifestation.
Amen.
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