Trouver courage et réconfort dans la Parole de Dieu

Dans l’évangile de ce 13e dimanche, saint Luc nous rapporte une nouvelle et cruciale étape dans la vie publique de Jésus. Jusqu’ici, il n’a fait son ministère qu’en Galilée. Cette nouvelle étape, c’est son chemin vers Jérusalem.

 

Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem

Rarement, les évangiles soulignent les états d’âme de Jésus. Ici, saint Luc, précise que Jésus allant au devant de sa mort à Jérusalem, s’arma de courage, pour nous dire que ce jour-là, il a eu à surmonter dans son humanité, une certaine peur. Ce qui est tout à fait normal puisqu’il a vécu et assumé notre condition humaine en toute chose, excepté le péché.

Le courage d’affronter les situations difficiles, un courage qu’on n’a pas tout le temps. Face à certaines épreuves parfois, nous nous lassons bien vite de la vie en sombrant dans la peur, le stress, le désespoir, la dépression.

En méditant sur ce courage de Jésus, prenons un petit temps pour penser à nos soucis actuels ; un échec à un examen ou concours, une souffrance de solitude, un conflit au sein du couple qui frôle la séparation, le divorce, une incertitude professionnelle, une maladie incurable, le vide laissé par un être cher rappelé à Dieu, l’incertitude du lendemain sur les plans socio-politique, sanitaire, économique etc.

Comme chrétiens, comment  les vivons-nous ? Ce n’est toujours pas aisé à supporter, ces croix parfois trop lourdes dont nous chargent la vie et les événements. On voudra bien abandonner les combats de la vie. Mais au lieu de nous laisser aller, pourquoi, avec Jésus, en Jésus et par Jésus, ne « durcirions »-nous pas notre visage pour tenir bon comme le prophète Isaïe, le serviteur de Dieu qui disait : « Le Seigneur est avec moi, je ne céderai pas car j’ai rendu mon visage dur comme pierre, et je sais que je ne serai pas confondu » (Isaïe 50, 7).

Rendre son visage dur comme pierre, c’est espérer contre toute espérance, avoir une foi intrépide qui nous rappelle toujours que nous ne sommes jamais seuls mais qu’Il est toujours avec nous, Lui, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous.

Ce message de réconfort et d’espérance, n’est pas seulement adressé à nous qui l’écoutons actuellement. Le Seigneur nous envoie tous et toutes en mission pour le porter à notre monde d’aujourd’hui, combien désarçonné par les événements tragiques des guerres, maladies,  actes de terrorisme,  cataclysmes et autres. A nous de dire à tous ces gens que nous côtoyons, qu’il est encore et toujours permis d’espérer, car tel un père aimant, Dieu n’abandonne jamais Ses enfants.

Puissions-nous trouver courage et réconfort dans la Parole de Dieu qui est vérité et vie :

Quel père d’entre vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu de poisson ? Ou encore, si son fils demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le Lui demandent ! ». (Lc 11, 11-13)

Osons demander, et Lui dans sa grande bonté et sa miséricorde, saura combler toutes nos attentes. Osons demander, portons vers Lui au cours de cette eucharistie toutes les intentions de prière que nous portons.

Cette montée à Jérusalem, qui vient nous armer de courage et de confiance comme le bon maître, nous met aussi au défi d’autres exhortations et enseignements bien précieux.

Je voudrais particulièrement attirer votre attention sur ce refus des Samaritains à accueillir le Christ parce qu’il se rendait à Jérusalem, et la réaction des deux disciples Jacques et Jean, les « fils du tonnerre ».

Ne nous leurrons pas, chers amis fidèles paroissiens et amis de Saint-Pierre de Chaillot. Notre époque n’est pas la première à vivre certains conflits socio-politiques, religieux, raciaux ; cela remonte à bien des millénaires derrière nous, du temps de Jésus lui-même. Pour la simple raison qu’il se rendait à Jérusalem, on lui refuse l’hospitalité en Samarie. En effet les Samaritains étaient considérés, par les Juifs fidèles, comme des schismatiques, depuis qu’ils avaient construit sur le sommet du mont Garizim, un temple rival de celui de Jérusalem. Il fallait éviter tout contact avec ces « déviants ». Normal qu’on rende la pareille à ces Juifs de la Judée, ce qui explique ce refus.

Devant ce refus, la réaction bien virulente des disciples a immédiatement suivi : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu du ciel tombe pour les détruire ? » Des hommes, pauvres mortels, qui se font les défenseurs de Dieu. Sûrement se disent-ils, qu’il est inadmissible que le Messie soit exposé aux refus et à l’arbitraire des hommes. Combien de feux n’avons-nous peut-être pas nous aussi imploré du ciel pour anéantir les ennemis de l’Eglise, nos propres ennemis, ceux qui font le mal ? Dieu serait-il un meurtrier pour consumer sa propre créature?

Non, pas du tout, l’attitude de Jésus nous révèle la vraie image de Dieu qui est amour, Dieu qui n’est qu’AMOUR. Saint Luc nous dit que « Jésus se retourna et les réprimanda vivement ». Lui le Tout-Puissant, n’intervient pas comme un potentat pour faire plier ses ennemis, les détruire, les brûler au feu de sa colère. Il n’est pas venu pour condamner les pécheurs, mais pour les sauver. Ce qui fait sa joie, c’est que le pécheur se convertisse et qu’il vive. C’est comme cela que Dieu nous traite avec AMOUR, DOUCEUR et PATIENCE, BIENVEILLANCE des valeurs à cultiver dans nos rapports les uns avec les autres.

Cet évangile vient, à point nommé, nous rappeler cette civilisation de l’amour que nous sommes tous appelés à construire, en bannissant tout ce qui est colère, haine, jalousie, désir de vengeance etc.

Méditons ces paroles fortes du Christ : « Vous avez appris qu’il a été dit ; Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Mais moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin que vous deveniez les fils de votre Père qui est dans les cieux. Si vous n’aimez que ceux qui vous aiment, quelle récompense recevrez-vous ? Les collecteurs d’impôts n’en font-ils pas autant ? Si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens n’en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » ; (Mt 5, 43-48).

Demandons au Seigneur de raffermir nos pas sur le chemin de la sainteté, nous qui sommes ses enfants bien-aimés, ici rassemblés pour le célébrer et communier à son corps et à son sang.

Amen.

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