L’Alliance évangélique lança le premier dimanche de janvier 1847 la première semaine de prière pour l’unité. L’Association pour la promotion de l’unité du christianisme, créée par des anglicans en 1857, avait pour but de réunir anglicans, orthodoxes et catholiques dans la même intention. Sur l’avis du Saint-Office, Pie IX, en 1864, interdit aux catholiques d’y participer.
La Communion anglicane, dès sa fondation en 1867, appelle à prier pour l’unité des chrétiens. En 1888, elle définira le socle doctrinal de la foi commune des communautés ecclésiales membres. Ce fonds doctrinal s’appelle le « Quadrilatère de Lambeth ».
Face à ces volontés d’union ou d’alliance, le pape Léon XIII, à la fin du siècle, invite les catholiques à instaurer une neuvaine de prière pour « hâter l’unité du peuple chrétien », c’est-à-dire le « retour » des chrétiens séparés à l’Église catholique romaine.
Après la Première Guerre mondiale, le mouvement œcuménique se développe. En 1920, le patriarche orthodoxe de Constantinople appelait toutes les Églises à développer des relations étroites et à collaborer en matière de progrès religieux et d’entraide. Cette même année, la Communion anglicane adressa un appel similaire. Protestants, anglicans et orthodoxes œuvreront ensemble pour traduire d’une façon nouvelle l’unité de l’Église.
L’Église catholique romaine restait en retrait. Dans l’encyclique Mortalium animos de 1928, le pape Pie XI critique et condamne ce mouvement et interdit aux catholiques d’y participer.
L’abbé Paul Couturier (1881-1953) expérimente la prière liturgique selon les deux rites, romain et byzantin. C’est le point de départ de son engagement œcuménique.
Du 20 au 22 janvier 1933, l’abbé Couturier lance à Lyon, à Saint-François-de-Sales, trois jours de prière pour l’unité sur la base de la formule unioniste d’un retour à l’Église catholique. Le triduum devint « semaine de prière pour l’unité chrétienne », du 18 au 25 janvier.
Dès lors, l’« œcuménisme spirituel » est né : les divers rameaux de la chrétienté peuvent s’approprier une prière dépourvue de tout accent prosélyte.
L’abbé Couturier meurt à la tâche, en 1953, avant de voir l’essor de l’œcuménisme spirituel à Vatican II. Dans le décret sur l’œcuménisme (Unitatis redintegratio) le Concile valide la formule de Paul Couturier : « Cette conversion du cœur et cette sainteté de vie, ensemble avec les prières publiques et privées pour l’unité des chrétiens, doivent être regardées comme l’âme de tout l’œcuménisme et peuvent à bon droit être appelées œcuménisme spirituel. »
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