L’Avent est le temps de l’Avènement du Christ, ou encore de sa venue. Et sa Venue coïncide en nous avec son règne. Comme nous le disons chaque jour dans le Notre Père : « que ton Règne vienne. »
Commentant cette prière, un savant chrétien du IIIème siècle, écrivait : ‘Le règne de Dieu est déjà en nous, alors même que nous progressons encore. Il parviendra à sa perfection lorsque la parole de l’Apôtre Paul s’accomplira : ‘le Christ, après avoir soumis ses ennemis, remettra son pouvoir royal à Dieu le Père afin que Dieu soit tout en tous’.
C’est pourquoi, priant sans cesse et avec des dispositions divinisées par le Verbe, nous disons : ‘Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton Règne vienne.’
À propos du règne de Dieu, il faut encore remarquer ceci : Comme il n’y a pas d’union entre la justice et l’impiété, entre la lumière et les ténèbres, entre le Christ et Bélial, le règne du péché est inconciliable avec le règne de Dieu. Si donc nous voulons que Dieu règne sur nous, que jamais le péché ne règne dans notre corps mortel. Mais faisons mourir nos membres qui appartiennent à la terre, et portons les fruits de l’Esprit. Ainsi, comme dans un paradis spirituel, le Seigneur se promènera en nous, régnant seul sur nous, avec son Christ. Celui-ci trônera en nous, à la droite de la puissance spirituelle, que nous désirons recevoir, jusqu’à ce que tous ses ennemis qui sont en nous deviennent l’escabeau de ses pieds, et que soit chassée loin de nous toute principauté, puissance et souveraineté.
Tout cela peut arriver en chacun de nous jusqu’à ce que soit détruit le dernier ennemi, la mort, et que le Christ dise en nous : Mort, où est ton dard venimeux ? Enfer, où est ta victoire? Dès maintenant donc, que ce qui est périssable en nous devienne saint et impérissable; que ce qui est mortel après la destruction, revête l’immortalité du Père. Ainsi Dieu régnera sur nous et nous serons déjà dans le bonheur de la nouvelle naissance et de la résurrection. »
Origène, Traité sur la prière
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