Deux femmes, deux mains, deux enfants.
Les peintres tout au long de l’histoire ont représenté de manière plus ou moins heureuse les mystères de la vie de Jésus. Une exception peut-être : la représentation de la visitation de Notre Dame à sa cousine Élisabeth. Je n’ai pas souvenir qu’aucun peintre n’y ait puisé une inspiration féconde. Est-ce en raison de la gestuelle de ces deux femmes toutes deux enceintes, toutes deux confrontées à l’irruption dans leur vie de l’impossible ? L’impossible de Dieu.
Dans le tableau de Roger Van der Weyden, les deux femmes tendent la main vers le ventre de l’autre. Avec une infinie délicatesse, mais aussi une forme de curiosité. Curiosité qui n’est pas contraire à l’esprit de l’Évangile. Si Marie, en effet, s’est précipitée pour aller de Nazareth au faubourg de Jérusalem où logent Zacharie et Élisabeth, c’est bien pour vérifier la vérité du signe qui lui a été annoncé par l’ange : « et voici que ta cousine Élisabeth est, elle aussi enceinte, elle que l’on appelait la stérile, et elle en est à son sixième mois. »
Quant à Élisabeth, son étonnement passe de sa main sur la toile de Weyden à sa bouche dans l’Évangile de saint Luc lorsqu’elle s’écrie : « Comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
Ce qui est étonnant, ce n’est pas que Marie ou Elisabeth soient étonnées, c’est que nous ne le soyons plus !
Moi qui ai renoncé volontairement à la paternité, je peux vous dire qu’à chaque fois que l’on me présente un petit enfant, je suis ému jusqu’aux larmes. Merveille de Dieu. Merveille des hommes !
Retrouvez les sources profondes de l’insolite, de l’inédit et de l’impossible. Tournez vos regards vers la beauté de l’œuvre de Dieu. Croyez aussi en lui. Il vous étonnera.
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