Autant je ne pense pas que les statistiques utilisées par la sociologie du religieux reflètent l’état de la foi dans un pays – qui ne se mesure pas tout entière en chiffres- autant je pense imprudent de ne pas en tenir compte.

Voici les chiffres des baptêmes en France. Ils étaient 400 000 de tout âge à recevoir le baptême en l’an 2000. En 2023 ils ne sont plus que 200 000. En vingt ans une diminution de moitié (chiffres de la Conférence des évêques de France). C’est, sans équivoque, le symptôme d’une crise de la foi et de la transmission de l’héritage chrétien, source de vitalité, de concorde et d’intelligence dans notre pays depuis longtemps.

On ne voit plus désormais, pourquoi il faudrait baptiser un enfant. On prétend -sans vraiment le justifier- qu’il faudrait attendre que l’enfant en décide, comme dans la tradition protestante. Mais la décision de différer le baptême, est-on assuré qu’elle est pour le bien de l’enfant ? Que ne donne t-on aux enfants, dès leur plus jeune âge, les biens de Dieu et le salut de leurs âmes, que seul le Christ peut nous obtenir ordinairement par le baptême.

Devra-t ‘on craindre un effondrement plus important du nombre de baptêmes? Ce n’est pas impossible. Il est vrai que la politique familiale de la ville et la spéculation immobilière ne favorise pas la présence des familles dans notre ville. 173 classes de maternelle et primaire ont fermé en septembre 2024 à Paris. Contre 39 ouvertures.

Cette baisse des baptêmes ne doit pas être sous-estimée. C’est la porte ouverte à la paganisation de la société qui, bientôt, va nous percuter de plein fouet avec son lot d’atrocités que nous voyons dès à présent poindre en tous sens : violences, pratiques occultes, crédulités, idolâtrie, enchaînement des libertés, hypersexualisation (représentation sexuelle de l’enfant), banalisation de l’avortement, euthanasie, bref tout ce qui accompagne le paganisme habituellement. Les chrétiens ne sont pas épargnés par ces mœurs et ces habitudes.

Mais de sérieux signes de vitalité nous parviennent aussi. L’année dernière, 7000 adultes ont été baptisés en France. Ils ont le feu sacré. Et témoignent librement de leur foi et de leur attachement au Christ et à l’Église.

Quatre jeunes se préparent dans la paroisse :  Victor, Thomas, Franck, Eddy. Chaque fois que je leur dis que les paroissiens de Saint-Pierre prient pour eux et les accompagnent dans leur marche, ils en sont bouleversés. Chers fidèles de Chaillot, ne relâchez pas votre intercession. Gardez-les dans votre mémoire, comme un signe, sans doute ténu, mais certain, de l’œuvre de Dieu dans les cœurs des hommes aujourd’hui.