« un grand effroi saisit Pierre devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés »

Avez-vous remarqué ? Le premier miracle que Jésus réalise au bénéfice de ses disciples, c’est de les faire réussir. Et réussir précisément dans leur profession : ils ont peiné toute la nuit sans rien prendre. Que Jésus dise une parole, et le poisson abonde dans leur filet.

Pourtant cela nous paraît malvenu de mêler le bon Dieu à nos affaires d’hommes, et plus encore dans nos affaires professionnelles. Ce serait, pensons-nous, le faire tomber bien bas (sur ce point, n’ayons crainte, il est tombé bien plus bas que nous ne pourrions croire à cause de nous).

Alors que penser ? Faut-il mêler le Seigneur aux affaires qui nous intéressent ? La page de l’Évangile que nous lisons ce jour inverse la proposition. Ce n’est pas Pierre qui sollicite Jésus, et le prie de lui accorder une pêche abondante. C’est le Seigneur lui-même qui prend l’initiative. C’est la forme de sollicitude que prend l’amour divin dans les commencements de sa manifestation à notre égard. Or Jésus débute en cette page son « aventure » avec ses disciples. Comme nous nous penchons sur le berceau d’un enfant pour lui donner la nourriture qui lui est adaptée, Jésus se penche sur ses disciples et les comble. Devrions-nous dédaigner ce geste de bonté ? Et parfois le Seigneur daigne rééditer cet acte plein de bienveillance dans le cours de notre existence.

Le tout est de ne pas l’empêcher. Et bien souvent nous sommes les empêcheurs de Dieu. Pas assez simples pour s’accorder avec son intervention en notre faveur. N’osant pas le déranger dans ses hauteurs. Mais il apparaît aussi bien SAINT, SAINT, SAINT sur terre ou dans son temple à Isaïe le prophète qu’à nous qui le proclamons tel dans l’eucharistie.

Non, vraiment, ne craignons pas de voir se mêler à notre existence ordinaire, Celui qui a voulu épouser notre humanité. « Dieu s’est fait homme et il a habité parmi nous. » Avec notre humanité, il a pris tous ses conditionnements, ses actes, ses capacités, ses aspirations légitimes. Et il les a portés jusqu’à leur accomplissement. Alors soyons simples parfois, et écoutons-le : « jetez les filets pour la pêche ! »

Jacques Ollier

 

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