La Transfiguration occupe une place fondamentale durant le temps du Carême.
Si le premier dimanche de Carême évoque la solidarité de Jésus avec chacun de vous dans la tentation, le second dimanche vous rappelle que la gloire qui resplendit sur le corps de Jésus est la gloire à laquelle il veut associer tous les baptisés dans sa mort et sa résurrection.
Les disciples ont vu le Christ en sa gloire. Voir et être en communion, sont équivalents dans l’Ancien Testament. Voir Jésus, le voir dans la réalité de son être lumineux, c’est être en communion avec lui.
Ce que les trois disciples avaient entendu et contemplé durant la Transfiguration se reproduit exactement dans le cadre de l’action liturgique, durant laquelle vous écoutez la Parole du Seigneur et recevez son Corps et son Sang.
Saint Paul l’a compris qui affirme que « le Christ transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux » (deuxième lecture de la messe, Épître aux Philippiens 3,21).
Le plus grand danger pour un être humain, c’est de s’installer, de renoncer à l’aventure de la joie. À l’image de Dieu, vous êtes. En voyage vers Dieu. À chaque messe vous venez faire une expérience qui anticipe sur celle que vous ferez lorsque, au terme de votre existence, vous verrez Dieu comme il vous voit aujourd’hui. Et cette connaissance déjà vous transforme.
Déjà la Parole de Dieu qui vous arrive imparfaitement par l’oreille, vous rajeunit à l’image de l’éternelle jeunesse de Dieu. Et, quand cette connaissance imparfaite que vous avez par l’ouïe et la pratique fera place à la connaissance parfaite que vous aurez par la vision, le pouvoir transformant de la connaissance s’exercera pleinement et vous serez semblables au Christ, transfigurés, transformés, dans la plénitude de son être.
Dans la prière après la Communion la liturgie vous fera rendre grâce à Dieu « qui nous donne déjà, à nous qui sommes encore pèlerins sur cette terre, d’avoir part aux biens de son Royaume ». Bien que vous soyez encore ici-bas, vous entendez la voix du Père qui vous dit dans l’intimité de votre cœur: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour; écoutez-le ». Et vous êtes mis en communion avec lui par la participation à son Corps et à son Sang pour être, avec Lui, transfigurés sur la Montagne de Dieu. Il faut le croire. Seule une haute idée de notre destinée nous fera échapper à la médiocrité de notre temps. Les grands destins sont toujours animés d’une haute idée de l’homme et de Dieu.
Jacques Ollier
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