Si l’on devait se taire et ne plus parler de Dieu. Si l’on nous forçait un jour à entrer dans le sépulcre des catacombes. Si l’on nous interdisait la parole, au nom de la laïcité, qu’il faut nommer en vérité laïcisme. Si l’on ne pouvait plus s’affirmer chrétiens, comme dans les pays les moins heureux, il resterait encore nos mains, nos yeux, nos pieds pour parler de Lui.
Car il ne porte pas de Nom plus beau que celui d’Amour. Deus, caritas est. Dieu est amour.
Lorsqu’Il se révèle et se manifeste dans l’Ancien Testament, on parle de gloire et de glorification. Dieu se manifeste dans sa puissance, sa force. On parle volontiers de poids : Kavod
Lorsque Jésus, dans l’Evangile selon saint Jean, déclare : « je le glorifierai », il annonce qu’il va révéler, dans sa mort et sa résurrection, la gloire de Dieu, son poids. Immédiatement après il donne son commandement qui est d’aimer.
Révéler la gloire de Dieu, sa mesure, et aimer, c’est tout un.
Aussi ne faut-il pas se payer de mot. Aimer, c’est du concret. C’est ne pas se préférer aux autres. C’est le plus souvent mettre son profit, sa tranquillité, son confort derrière soi. C’est préférer l’autre à soi, et par-là donner une vraie mesure à l’amour de soi. C’est perdre du temps. Téléphoner à la tante oubliée et casse-pied (il y a combien de temps que vous ne lui avez pas téléphoné ?), visiter un parent malade à l’hôpital, un voisin en détresse.
C’est parfois aussi, décider de prendre le taureau par les cornes et s’affronter à des défis colossaux. Non pas seuls, mais en groupe de deux ou trois, plus s’il le faut. Par exemple, la question tout à fait centrale et désastreuse dans notre société de la solitude (il n’y a pas que les personnes âgées) Les ado, les enfants vivent très mal leur solitude peuplée d’écran, de jeux, et parfois de divertissements moins honorables. Que faisons-nous ? La paroisse lancera en septembre une cellule de vigilance.
Et parlons encore de défi. Nous lançons à la rentrée prochaine une pastorale du travail pour les dizaines de milliers de professionnels qui travaillent, sans y habiter, dans notre quartier. On a besoin de cuisinières, le 1er vendredi du mois, pour nourrir ceux et celles qui viendront faire une halte spirituelle. Charité concrète. On n’a pas besoin d’être un cordon bleu pour se porter candidat(e).
Défi enfin. La lente érosion de la présence d’habitants dans nos quartiers. 1/3 de l’habitat du 8ème est inoccupé (chiffres Insee : Part des résidences secondaires y compris les logements occasionnels en 2015, en % 22,5 ; Part des logements vacants en 2015, en % 11,4.) La paroisse voudrait alerter les élus. En septembre encore nous lancerons une initiative en ce sens… Aimez en acte. Aimez en vérité. Sans faux semblant.
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