Vingt-sixième dimanche C

A la suite de la parabole du gérant malhonnête mais prévoyant que nous avons lue et méditée dimanche dernier, nous poursuivons toujours avec St Luc la parabole  de l’homme riche et du pauvre appelé Lazare.

Dans la ligne de la tradition biblique selon laquelle nul n’est propriétaire de ce qu’il possède, l’évangéliste fait du détachement des biens terrestres une exigence incontournable de la vie des disciples du Christ.

Cette parabole, que St Luc est seul à rapporter, met en scène deux hommes dont l’un est riche, l’autre pauvre, mais sans qualifier le premier de « mauvais », et l’autre de « bon ». Le riche n’a rien fait de mal : il n’a pas vu le pauvre « couché devant le portail de sa maison, couvert de plaies », sans personne pour lui donner fût-ce seulement les miettes qui tombaient de la table abondamment pourvue, dressée dans la maison. Et voilà ce qui est grave.

La richesse a aveuglé et empêché le riche de voir le pauvre à sa porte. Quand il meurt, le pauvre, qui mérite bien son nom de Lazare, « Dieu a secouru », est introduit auprès des justes. A sa mort, le riche se trouve seul, il fut enterré. De son vivant, il a fait de l’argent, de sa richesse une idole, ce qui a éloigné voire détourné son cœur de Dieu ; il n’a pas eu le temps pour écouter « Moïse et les prophètes ».

La vraie vie nous l’avons en Dieu et non dans nos biens matériels qui sont bien éphémères.

« Gardez-vous de toute âpreté au gain ; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses… Vendez ce que vous avez et donnez-le en aumône. Faites-vous une bourse qui ne s’use pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne ronge pas ». (Lc 12, 15.33)

Des « Lazare », nous en croisons toujours ; apprenons à voir le visage du Christ dans ces pauvres, car si le Seigneur nous fait don des biens matériels c’est pour qu’à notre tour nous venons en aide à nos frères et sœurs qui sont dans le besoin.

Méditons ces paroles de Saint Basile : « A l’affamé appartient le pain que tu gardes. A l’homme nu le manteau que recèlent tes coffres. Au va-nu-pieds, la chaussure qui pourrit chez toi. Au miséreux, l’argent que tu tiens enfoui. Ainsi opprimes-tu autant de gens que tu en pourrais aider. (Saint Basile, Homélie 6, dans A. HAMMAN, Riches et pauvres dans l’Église ancienne, Lettres chrétiennes 6, Paris, Grasset, 1962, p. 76).

  1. Aubin AMEGNIKOU

 

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