Nous sommes placés entre deux rives. Entre les deux rives de nos vies : la naissance et la mort. Et nous au milieu. Notre société se trouve elle aussi entre deux rives : celle d’une France assez homogène dans son enracinement historique et géographique et une France archipélisée, qui se compte en des centaines d’îles s’ignorant les unes les autres.
Notre civilisation navigue entre deux rives. Un siècle précédent rouge sang (le plus meurtrier de tous les siècles) et un siècle vert incertain.
L’Eglise elle-même se tient entre deux rives. Celle de la Venue hier de son fondateur, humble et pauvre, humilié et souffrant et sa Venue à la fin de l’histoire, quand il paraîtra ouvertement et nul ne pourra l’ignorer.
Entre les deux rives, que faire ? Entendons le Christ dire à ses disciples lorsqu’ils passaient de l’autre bord, au milieu de la tempête : ‘pourquoi n’avez-vous pas confiance en moi ? Faites face au danger avec moi qui irai jusqu’au bout du combat et vaincrai sur le bois de la croix, la mort cet ennemi ultime et atroce. Mais je la mâterai bien sur la croix, cette mort qui ne saura me retenir.
Faisons face !
De tout temps, les chrétiens ont inventé de nouveaux chemins dans les impasses du temps ou de la nécessité, à l’image de leur Seigneur. Ils ont créé des hôpitaux quand on négligeait les malades (IVème siècle saint Basile). Même chose avec les handicapés au XVIème siècle. Saint Jean d’Avila refusait les traitements violents imposés aux malades mentaux. Même chose avec les sidéens (des religieuses de Saïgon me disaient en l’an 2000 qu’elles étaient les seules à vouloir s’en occuper). Au temps où l’usure rendait la vie économique périlleuse, en particulier pour les plus pauvres, des moines Récollets ont constitué des Monts de Piété (XVème siècle), des banques de crédit (monte en italien veut dire banque) pour échapper aux taux usuriers. Dans le domaine scientifique on évoquera l’abbé Georges Lemaître, l’inventeur de la théorie du big bang et bien d’autres créateurs inspirés. Qui a inventé la clémentine à votre avis… ?
Et vous, que voulez-vous inventer comme nouveaux chemins ? Dans vos familles, autour de vous ? Mettons un terme à la violence.
Tenez, cet après-midi, ou ce soir, prenez le temps d’écrire à ce membre de la famille ou à cet ami avec lequel vous êtes brouillé. Ne réinventez pas votre histoire avec lui. Prenez de ses nouvelles. Donnez-lui-en. Et assurez-le de votre affectueux souvenir en lui souhaitant du fond du cœur : « je vous souhaite de grand cœur la paix »
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