Dans quelques jours nous passerons le cap de l’annus horribilis, l’année horrible ! Nous espérons ardemment retrouver des habitudes saines de liberté, de travail, de déplacements, d’accès à la culture, d’expression de nos attachements légitimes à des aspects de notre vie avec lesquels nous ne voulons pas transiger, car ils nous font en fait et nous appartiennent en droit.

Nous sortirons de l’année horrible.

Nous pleurerons la mort de parents, proches, amis, qui ont succombé à ce terrible virus. Nous regretterons ses conséquences sur la santé de ceux qu’il a abattus. Nous nous lamenterons plus encore de n’avoir pu pleurer ceux qui sont doublement disparus. De cette terre, et de nos gestes de compassion, de notre présence auprès de leurs cercueils ou de leurs tombeaux. Nous compatirons avec tous ceux qui ont le plus durement été touchés par la déclassification sociale, le désœuvrement, la solitude, et l’effroi.

Dès à présent nous nous réjouissons de voir des traitements et des solutions adaptées à l’éradication de ce mal éclore, grâce à l’intelligence et à la technique.

Nous allons heureusement voir apparaître le terme de ce malheur.

Il faudra bien sûr prévoir d’autres pandémies. Et prévoir les protocoles pour les affronter et les vaincre.

Mais à cet esprit de prévoyance s’ajoute pour nous chrétiens, une certitude de foi. Que les ruines du monde, de l’histoire, des civilisations ne sont jamais aussi importantes que Dieu ne puisse, à partir d’elles, rebâtir à nouveau, et d’une manière plus belle. Toute notre espérance est là.

Nous en avons la démonstration dans l’évangile du jour.

Détruisez ce temple -mon corps-dit Jésus, et en trois jours, je le relèverai » (Ev. Selon saint Jean 2).

Saint Jean de la Croix le note : « Toujours le Seigneur a découvert les trésors de sa sagesse et de son Esprit aux hommes, mais maintenant que la malice découvre davantage son visage il les découvre bien davantage » (Œuvres complètes, « les dits de lumière et d’amour », ed. Téqui, 2003, p. 152).