Le discours sur la viduité ou le veuvage était un lieu commun de la littérature antique chrétienne. L’attention aux veufs et aux veuves tient au fait nouveau que Jésus porte sur toutes les situations humaines peu ou pas considérées par la barbarie, un regard singulier. Il n’y a pas de situation humaine qu’il ignore. Veuves, enfants, malades, possédés, orphelins, morts, handicapés, riches et pauvres, bien-portants, rien de ce qui est vraiment humain ne lui est étranger.
Aujourd’hui Jésus regarde une veuve. Pauvre. Qui met toutes ses économies dans le tronc du temple. Il ne lui reste plus rien pour vivre. Et Jésus fait son éloge.
Jésus regarde les veuves et les veufs de notre paroisse, de notre quartier. Il voit la perte irréparable qui les touche. Un grand vide s’est creusé en eux. Parfois une peine immense les habite. Ils sont inconsolables.
Se pourrait-il qu’ils fassent offrande à Dieu, même de cela ? Sans doute avec un sentiment d’incompréhension : « pourquoi m’as-tu retiré celui/celle que j’aimais ? » Se pourrait-il qu’une veuve chrétienne, un veuf, puissent offrir à Dieu ce grand vide, cette blessure attachée à son flanc ?
Bien pauvre offrande direz-vous ? Comme celle de la veuve. Comme celle de Jésus sur la croix qui n’a qu’un corps déchiré dans une âme innocente à offrir pour le salut du monde.
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