Il s’est élevé comme une brume sur la mer de Galilée. Il a franchi les collines et les vallées de Samarie. Il s’est fait entendre à Jérusalem comme un cri d’agonie puis un chant de victoire.
Le message de l’Évangile a traversé les espaces et les temps. Ce message est parvenu jusqu’à vous par une culture vivante, celle de vos pères, celle de vos aïeux. Car il n’y a pas d’Évangile qui ne soit porté par une culture.
La première chose qu’entreprennent des missionnaires lorsqu’ils arrivent dans un pays est d’apprendre la langue. Non pas simplement comme un véhicule utile mais pour qu’à cette langue se mêle le langage de la Bible. Pour que son vocabulaire, celui de la paix, et non de la haine, celui du pardon au lieu de la vengeance, de la miséricorde plutôt que de la guerre pénètre les esprits et habite les mémoires.
La condition pour que le message vivant de l’Évangile puisse se perpétuer est celle-ci. Qu’il se mélange à la culture pour l’enrichir (on songe ici à ce que la philosophie, la musique, la peinture doivent à l’accueil de motifs chrétiens). Le message de l’Évangile doit aussi s’enrichir de la culture qu’il traverse ou plutôt qu’il rejoint.
Aussi devriez-vous songer à ceci. Quelle trace d’Évangile laisserez-vous dans la vie de vos proches ou amis ? Et quel héritage spirituel léguerez-vous à vos enfants, petits-enfants ? Nombreuses sont les voies pour y parvenir. On peut transmettre directement. Et quoi de plus beau qu’un enfant sur les genoux de sa mère ou de son père apprenant mot à mot le Notre Père ou le Je vous salue Marie. On peut aussi léguer un bout d’Évangile en écoutant avec ceux que l’on aime le « Herr, unser Herrscher » de la Passion selon saint Jean de J.S. Bach et s’émouvoir. On peut léguer un bout d’Évangile en allant contempler la Vierge au rocher au Louvre et sourire. On peut encore léguer un bout d’Évangile en échangeant sur un livre de François Cheng et entrer, par là, dans une plus complète espérance.
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