Croire l’impossible

 La fête de Noël apporte enfin un instant de paix et d’espérance dans un temps d’incertitude et de crainte. Mais cet espoir ne vient-il pas trop tard et n’est-il pas trop tôt déçu. Nous autres catholiques ne sommes-nous pas des êtres d’un autre temps, où l’on croyait encore à un salut possible, un avenir de paix, un amour loyal et pur ? Voilà deux mille ans, un chant a retenti dans la nuit de Bethléem en Judée:

Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et paix aux hommes que Dieu aime

 

Depuis deux mille ans, les cris de guerre n’ont cessé de recouvrir cette annonce de paix. Noël, est-ce seulement le temps d’une larme de tendresse, le temps d’un sourire de nostalgie?

Regardons-y d’un peu plus près. Que voyons-nous à Noël ?

Un enfant. Promesse d’avenir. Chaque enfant porte en lui un monde. Celui de ses parents et celui qu’il fera naître à son tour. Par son amour, son talent, sa persévérance. En chaque enfant une étoile brille qui éclaire le monde.

Que voyons-nous à Noël ?

Une femme, un homme, des parents. Marie et Joseph. Ils portent au monde un enfant. Un enfant qui bientôt dans un langage nouveau fera lever les plus belles espérances que les hommes aient jamais pu concevoir. Il sera bientôt, cet enfant, celui qui inventera un amour sans frontière, sans refus de quiconque. Jésus l’inventeur du pardon, de l’attention aux petits et aux laissés pour compte, Jésus, le réparateur de l’homme, le gage d’un avenir qui n’est pas simplement la somme des énergies déployées, mais le Don que Dieu fait surgir pour ceux qui croient à l’impossible. Car rien n’est impossible à Dieu. Ou plus exactement, rien n’est impossible à Dieu, car rien n’est impossible à ceux qui croient. Marie et Joseph le savent, et ils prient devant l’Enfant de la crèche.

Osez croire. Osez croire l’impossible entre vos mains, cet Enfant ! Osez croire l’impossible entre les mains de Dieu, la réponse à votre foi !

Avez-vous jamais vu l’impossible ? Je l’ai vu dans le pardon accordé par une femme abandonnée, digne et grande jusqu’au bout ; je l’ai vu dans la foi de parents confrontés au pire et qui ne se sont pas révoltés ; je l’ai vu dans l’envol d’un jeune couple d’ingénieurs parti s’occuper d’enfants dans les bidonvilles après leur mariage ; je l’ai vu dans la tendresse de couples qui ont choisi de s’aimer pour toujours. Je l’ai vu dans le sacrifice que font de leurs vies des prêtres fidèles et droits ; je l’ai vu dans la prière des enfants, à genoux devant la crèche, mercredi, pendant le KT.

L’avenir appartient aux audacieux. Quelle plus grande audace que de croire l’impossible. Vous devrez, demain, inventer un monde nouveau. Prenez appui sur Dieu. Croyez à l’impossible et il se réalisera. Il ne suffit pas de le penser. Il faut le vivre. Comme l’ont vécu, Marie, Joseph, les bergers, les disciples et quelques milliards de chrétiens depuis les jours de Bethléem. Réinventez un monde où la dignité de chaque être humain soit le premier de tous les biens, le premier qui vaille votre entier respect et auquel tous les autres biens soient subordonnés, argent, pouvoir, réussite. Déposez devant la crèche ces trois présents lourds, écrasants. Prenez l’Enfant dans vos bras. Et pesez la différence.

Joyeuse fête de la Nativité à vous tous et à tous les vôtres.  

Père Ollier

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