« Nous sommes chrétiens. Nous croyons. Nous nous acquittons des exigences minimales de l’Église. Mais nous le faisons peut-être à la manière dont on s’acquitte de son travail, de manière loyale, où il n’y a rien à redire. Seulement il y a un espace vide – peut-être bien plus grand que celui qui est requis par les « obligations religieuses » – que nous nous réservons, dans lequel nous vivons pour nous-mêmes, que nous avons arrangé à notre guise. Mais lorsque Dieu aura pris la place qu’Il veut occuper en nous, comment le hasard et les plaisirs périphériques pourront-ils encore l’occuper ? Dieu revendique cette sphère. Il veut vivre en nous comme la semence de Dieu a vécu en Marie : en croissant et en demeurant en elle. Nous ne devrions pas nous désigner comme croyants et comme chrétiens si nous verrouillons certaines portes de notre âme à Dieu. Si nous faisons des réserves. Si nous ne mettons à la disposition de Dieu qu’une partie de nous-mêmes. Croire veut dire : être porteur de Dieu, ce qui veut dire se laisser porter entièrement et toujours plus par Dieu ». (d’après un texte d’Adrienne von Speyr)

Le faites-vous ? Et le désirez-vous ? Et si non, ne devriez-vous pas demander à Dieu de le désirer ? Oh je sais ce que l’on me répondra. Si on Lui laisse toute la place, que nous restera-t-il ? Mais Dieu ne nous remplit pas à la manière dont sont remplis les vides. Il ne nous encombre pas mais nous allège. De sorte que n’étant pas rempli de Lui je deviens un poids pour moi.

La sainteté que Dieu nous communique est « le style de Sa présence en nous » : délicate, subtile, douce, pure, miséricordieuse, elle est aussi comme un feu.

La sainteté de myriades de chrétiens a permis à la civilisation chrétienne depuis 2000 ans de produire ses meilleurs fruits de sagesse, d’intelligence et de charité. Il serait désastreux que cet héritage se perde. De grâce, je vous en prie, accueillez sans réserve Celui qui vous dit : « voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre, j’entrerai et je resterai avec lui, moi près de lui, lui près de moi » (Livre de l’Apocalypse, 3, 20).

Et dites à vos enfants et petits-enfants : “Accueille en toi le don de Dieu !”

+. P. Jacques Ollier