« Et ne nous laisse pas entrer en tentation »

C’est là notre prière chaque jour. Celle que nous a recommandée le Seigneur lorsqu’Il nous apprit à prier.

Qu’est-ce que la tentation. C’est une épreuve. Et comme toute épreuve on peut passer au travers ou tomber dans son piège. L’une ou l’autre issue dépend de la préparation que l’on a faite pour l’affronter d’une part et de la façon, d’autre part, dont nous y faisons face.

La préparation

Regardons Jésus. Il se prépare quarante jours dans le jeûne et la prière. Il est bien étonnant qu’ayant un si grand maître, nous ne nous inspirions pas de son exemple. Et donc, jeûnons. C’est-à-dire, privons-nous substantiellement de nourriture les jours où l’Église nous y invite : mercredi des Cendres, vendredi de carême, Vendredi Saint. Se priver substantiellement de nourriture c’est réduire son bol alimentaire franchement, mais non complètement (qui fait l’ange…). Il est loisible aussi de se priver d’autres biens habituels. Et surtout de nous priver de ce qui ne nous réussit pas : l’égoïsme, la médisance, le murmure, l’orgueil, l’avarice, la débauche.

Jésus jeûne et prie. Eh bien prions ! Davantage ! Saisissons les occasions qui nous sont proposées. Chapelet, chemin de croix, soirées de prière, passage dans les églises pour s’agenouiller un instant et prier devant le Saint Sacrement.

Ça, c’est la préparation. Il reste à refuser d’entrer dans la tentation. Comme le fait Jésus.

L’affrontement

L’homme ne vit pas que de pain. Nous pouvons redire cette phrase chaque fois que nous sommes tentés par des biens pourtant légitimes, mais qui ne peuvent suffire. L’homme vit bien de pain, mais non uniquement. Le Pain de Dieu, le Pain que Dieu nous donne, c’est-à-dire sa grâce peut, seul, satisfaire le cœur de l’homme. Qui en a fait l’expérience le sait. Il faut donc, pour se sortir de la tentation, répondre à la tentation. « Ce que tu me suggères ne peut me suffire. J’ai faim d’un pain plus grand que j’attends de Dieu seul, qui, j’en suis sûr, me le donnera. »

L’homme ne vit pas seulement de pain

Ni de la puissance du pouvoir, seconde tentation.

L’homme enfin ne peut s’accomplir contre Dieu, troisième tentation. Et « vade retro satanas ». Il faut chasser le tentateur, car nous en avons non seulement le droit mais le pouvoir.

A vous, fidèles de Chaillot, ou fidèles d’un jour, je souhaite un carême fructueux, car nous ne combattons pas seulement pour nous-mêmes mais pour que tous puissent accéder à la pleine lumière en combattant les ténèbres qui les empêchent d’avancer.

Jacques Ollier

(image : Le Christ au désert. Allessandro Bonvicino, dit Il Moretto da Brescia, c. 1515-20. Huile sur toile, 45,7 x 55,2 cm. MET Museum, New York.)

 

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