De l’Annonciation jusqu’à l’Assomption, de la naissance de Jésus jusqu’au Calvaire, la Vierge est devant Dieu en parfaite adoration d’esprit et de cœur. Son accueil de l’inouï ne relève pas de la soumission, mais de la confiance. Elle entre dans le dessein de Dieu librement et sans contrainte. Elle n’emprunte pas ce chemin de foi par faiblesse d’esprit mais parce qu’elle a confiance. Elle croit Dieu et croit en Dieu. Elle a cru d’une certitude de foi qui est l’apanage de toute vraie foi. Il ne lui suffit pas d’accepter par l’esprit ce que Dieu lui propose, elle s’y arrête ; non seulement elle le fait sien, mais en même temps elle le met en œuvre ; elle lui donne son assentiment, mais elle le développe ; elle incline sa raison, mais elle raisonne sa foi… Ainsi elle symbolise pour nous, autant que la foi des gens ordinaires, celle des savants.
Marie a cru. Elle a cru Dieu. Elle a cru en son Fils. Quand il disait : « qui est ma mère, mon frère, ma sœur ? Ceux-là qui font la volonté de Dieu, me sont une mère, un frère, une sœur. » Phrase bien propre à assombrir le cœur d’une mère. Mais Marie a cru en son Fils. Et bien plus encore quand il accepta d’être conduit au supplice, se tenait elle, debout (stabat Mater), au pied de la croix.
La Vierge connait l’immense douleur de la perte d’un enfant. Perdre un enfant relève presque du scandale. C’est la plus grande des douleurs. Ce n’est pas dans l’ordre des choses. Pour des parents c’est inacceptable et intolérable. Comment comprendre que ce que l’on a reçu avec tant d’amour soit repris de façon aussi brutale ? Que ce don fait à l’humanité avec amour soit jugé irrecevable puisqu’il lui est soustrait. C’est le déni du don et de l’amour
La Vierge souffre mais elle a foi.
Croire Dieu et croire en Dieu, c’est s’appuyer entièrement, totalement sur lui. Sur sa Parole, sa promesse, ses dons.
Que Dieu nous donne d’avoir foi, comme Marie. Qu’il nous donne de croire en Lui qui ne trompe pas, même si les apparences peuvent nous crier le contraire.
La foi perce la réalité de surface. Elle va au cœur du mystère de l’homme et du mystère de Dieu. Et là, elle voit, décide et emporte, dans un élan plein d’énergie et de renouvellement, le monde entier : « voici la servante du Seigneur. Que tout se fasse en moi, selon ta volonté ! Et le Verbe se fait chair, et il habite parmi nous.» Que notre oui a Dieu soit promesse de vie pour l’humanité tout entière.
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