C’est par ces mots que le prophète Sophonie console les habitants de Jérusalem, confrontés au risque destructeur d’un assiègement par le redoutable empire Assyrien.
Et il ajoute : « silence devant la face du Seigneur, car proche est le jour du Seigneur ! » Sophonie annonce ainsi le relèvement à venir de Jérusalem dans l’espérance de ce jour et la joie qu’il procure déjà, malgré la terrible période que vit le peuple. D’où vient cette espérance?
Elle lui vient de sa certitude que Dieu purifiera son peuple des orgueilleux, pour laisser en lui les humbles de cœur, qui mettront leur confiance dans le Nom du Seigneur (Sophonie 3,11-12).
Cette humilité est celle que la Vierge Marie a su cultiver tout au long de sa vie. Ne chante-t-elle pas dans son Magnificat :”il s’est penché sur son humble servante” ?
Mais qu’est-ce que l’humilité ? Elle n’est pas ce que l’on croit. Elle naît de la conscience de la grandeur de Dieu devant lequel tout s’efface, et tout devient petit et infime. Cette grandeur de Dieu n’est pas connue par la raison ou par les sens. Elle n’est connue que par ceux qui cultivent en eux la vie intérieure.
Le temps de l’Avent est le temps de l’intériorité. Le temps de la méditation des grandeurs de Dieu en nous, selon la belle tradition de l’École française de spiritualité. Je cite à présent l’un de ses auteurs, le cardinal de Bérulle :
« En ce jour saint et sacré, tandis que la terre est en oubli et offense de Dieu, tandis que les grands sont dans le néant de leurs grandeurs, dans leurs palais et dans les occupations vaines de leurs esprits, l’humble Vierge inconnue en la terre et admirée au ciel, est dans son Nazareth, et c’est elle que le ciel regarde et en laquelle Dieu veut accomplir ses merveilles. Elle est en sa petite cellule, elle est en son oratoire; elle est en un état et élévation admirable, et Dieu est avec elle, qui la dispose, sans qu’elle le sache, à ce qui est inconnu à son humilité. » (Vie de Jésus, éd. du Cerf 1929, p. 61)
Si nous voulons que vive le christianisme en France en ce qu’il a de meilleur, il nous faut revenir à nous-mêmes, et trouver en la présence de Dieu en nous, l’audace nécessaire pour le faire vivre. Comme le disait une religieuse à propos des communautés : « les effondrements sont généralement collectifs. Les relèvements sont toujours individuels .»
Cette semaine, que chacun prenne dix minutes devant la crèche ou son image et médite le mystère de la présence de Dieu en Marie… et en vous !
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