Les lectures de ce jour et toute la liturgie du troisième dimanche de l’Avent rayonnent de joie.
L’introït de la messe donne le ton : « Gaudete in Domino semper : iterum dico, gaudete (Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur ; je le redis, réjouissez-vous !) ».
Le prophète Isaïe et la Vierge Marie en son cantique s’écrient tour à tour : « Je tressaille de joie dans le Seigneur ».
Saint Paul fait le vœu : « que votre joie demeure ! »
Et l’on se convainc assez bien que la joie est belle.
Mais l’on convient aussi que la joie diffère, selon d’où on la tire.
Elle diffère en longueur aussi bien qu’en largeur.
Les véritables joies sont longues et larges et ne disparaissent pas après qu’est passé le motif qui les a fait naître.
La vraie joie dure et perdure au-delà de son motif.
Parfois même, la joie précède son motif. Comme la joie d’une rencontre espérée qui suscite une dilatation de l’âme laquelle continue encore longtemps après la séparation. La joie longue et large, c’est celle de l’enfance heureuse, de la victoire dans l’épreuve, des époux dans la communauté de vies. Toutes ces joies ouvrent le cœur de ceux qui en font l’expérience. Mais elles ouvrent aussi le cœur des témoins, ceux qui ne participent pas directement à cette joie, mais en ressentent pourtant l’effet. Joie de la naissance d’un enfant. Joie de Joseph, dans l’ombre de la Vierge…
Risquons le mot : la joie belle, longue et large est la joie d’aimer. Véritablement ! La vérité de notre amour ne se recueille-t-elle pas dans la joie pure, sans mélange, dans la joie longue et douce qui nous rassemble intérieurement, nous protège des vaines ivresses du dehors et nous garde en paix dans notre particulier. Une joie qu’aucune main, jamais, ne pourra nous ravir.
En ce dimanche, je vous souhaite, lecteurs, une joie douce et dense.
[1] Psaume 96, 11
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