Contre la foi en la Résurrection on a objecté que, même si Jésus était revenu du tombeau, on devrait cependant dire qu’un « fait miraculeux de la nature tel que la réanimation d’un mort » ne nous aiderait en rien et que, du point de vue existentiel, cela n’aurait aucune importance.
Et c’est bien le cas : si dans la Résurrection de Jésus il ne s’est agi que du miracle d’un cadavre réanimé, cela ne nous intéresse en aucune manière. Cela ne serait pas plus important que la réanimation, grâce à l’habileté des médecins, de personnes cliniquement mortes. Pour le monde en général et pour notre existence, rien ne serait changé.
Les témoignages néotestamentaires ne nous laissent aucun doute sur le fait que dans la « Résurrection du Fils de l’homme » quelque chose de totalement différent s’est produit. La Résurrection de Jésus fut une entrée vers un genre de vie totalement nouveau, vers une vie qui n’est plus soumise à la loi de la mort et du devenir mais qui est située au-delà de cela – une vie qui a inauguré une nouvelle dimension de l’être-homme. C’est pourquoi la Résurrection de Jésus n’est pas un événement singulier, que nous pourrions négliger et qui appartiendrait seulement au passé, mais elle est une « mutation décisive », un saut de qualité. Dans la Résurrection de Jésus, une nouvelle possibilité d’être homme a été atteinte, une possibilité qui intéresse tous les hommes et ouvre un avenir, un avenir d’un genre nouveau pour tous les hommes.
Désormais, dans son humanité renouvelée, l’Homme Jésus appartient aussi et totalement à la sphère du divin et de l’éternel. En témoigne la diffusion de la nouvelle de sa Résurrection partout dans le monde, d’une manière paisible et non autoritaire : désormais, un rayon de lumière qui ne pouvait pas provenir de n’importe quel simple être humain, un rayon de la lumière de Dieu entre véritablement dans le monde. La Vie de Dieu qui est la lumière des hommes désormais nous atteint et nous renouvelle de jour en jour.
(D’après Joseph Ratzinger, Jésus de Nazareth. De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection, éd. du Rocher)
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