Une question d’identité.

Les identités s’exacerbent. Et plus les frontières deviennent lâches, plus les identités se renforcent. Rien que de normal. Après tout, il est inconfortable de ne pas savoir où l’on est, ni qui l’on est. La mobilité humaine qui a varié selon les âges s’accroît de plus en plus.  L’illusion d’un monde sans frontières ne fait qu’enrichir la revendication identitaire : nationale, religieuse, culturelle, politique, familiale etc…

Cette question identitaire nous est aussi renvoyée, à nous, chrétiens. Ce n’est pas nouveau. La question apparaît dès le Nouveau Testament sous la forme de l’énigme. L’Évangile ne dévoile pas trop vite ce qu’est le propre du disciple. L’Évangile de Jean, à deux reprises, évoque cette identité. Au chapitre 3, Jésus dit des chrétiens qu’ils sont « comme le vent, dont on ne sait ni d’où il vient, ni où il va ». Et plus loin au chapitre 9 que nous lisons ce jour, l’incertitude sur l’identité du miraculé, devenu disciple, demeure. Qu’est devenu cet aveugle de naissance guéri par Jésus (qui représente le disciple type que le baptême a guéri) ? Ses parents ne le reconnaissent pas. Ses familiers non plus. On interroge alors les savants qui n’en savent pas davantage. Alors on questionne celui qui a été constitué dans cette identité nouvelle. Il ne peut que désigner l’auteur de sa guérison. La question rebondit alors : qui est assez puissant pour pouvoir rendre la vue à un aveugle de naissance ? Jamais on n’avait vu cela !

Que l’identité soit d’abord une question avant d’être une réponse n’est pas inintéressant.

Qu’une identité puisse être interrogée lui confère une force qu’une simple définition ne pourra jamais acquérir. Après tout, un chrétien n’est pas une AOP.

Quelle est donc la nouvelle identité de l’aveugle de naissance ? Est-ce de voir à nouveau ?

Lors de la veillée pascale, le 19 avril prochain, les catéchumènes proclameront leur foi, coram populo. Et immédiatement après, ils iront se laver à la piscine baptismale pour recevoir une identité nouvelle et ils marcheront ensuite, à la manière des disciples, comme s’ils voyaient l’invisible.

Qu’est-ce donc finalement qu’un chrétien ?

Un pèlerin en quête de Vérité (la samaritaine).

Un vivant illuminé par la Lumière (l’aveugle de naissance).

Un être arraché à la mort (Lazare).

Vous, fidèles de Chaillot !

 

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