La puissance inouïe de l’Amour
Chers frères et sœurs,
Cari fratelli e sorelle,
Queridos hermanos y hermanas,
Dear brothers and sisters,
Je suis heureux de partager avec vous le fruit de ma méditation, en cette célébration eucharistique, où se retrouvent des fidèles d’origines diverses : Italiens, Français, Latino-Américains et Philippins. Réunis dans cette église Saint-Pierre de Chaillot, nous vivons une expression tangible de l’universalité et de la catholicité de l’Église. Permettez-moi d’y voir aussi l’expression de ce que nous venons d’entendre dans la deuxième lecture de ce jour : « Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit ». Notre unité dans la diversité témoigne de l’espérance et de la mission de l’Église : être un signe vivant de l’amour de Dieu pour tous les peuples. (Les textes liturgiques nous proposent de méditer sur l’amour de Dieu)
- Un Dieu qui se fait l’époux de l’humanité
Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous offre l’image joyeuse de l’époux se réjouissant pour son épouse. Ce langage nuptial illustre le désir profond de Dieu d’établir une alliance intime et indissoluble avec son peuple. Dieu ne se contente pas de rester à distance, il s’engage pleinement dans une relation d’amour fidèle et transformante avec l’humanité.
Cette relation n’est jamais figée, mais elle se renouvelle constamment. Le signe du vin nouveau à Cana illustre cette nouveauté : Dieu ne nous laisse pas avec l’eau des anciennes pratiques rituelles, mais il veut nous offrir le vin de sa grâce, source de joie et de vie en abondance. (La gloire de Dieu se veut un amour qui transforme).
- La gloire de Dieu : un amour qui transforme
Le miracle de Cana n’est pas une démonstration de pouvoir. C’est une révélation de la gloire de Dieu qui se manifeste par un amour capable de transformer nos vies. L’eau, symbole de l’ordinaire et du quotidien, devient du vin, symbole de la fête, de la plénitude et de la joie.
Ce détail est significatif : le meilleur vin arrive à la fin. Dans le Christ, Dieu nous réserve toujours le meilleur, même lorsque nous traversons des moments de doute, de souffrance ou de manque. Sa grâce agit pour transformer et renouveler, apportant toujours une espérance nouvelle. ( L’espérance est la foi vécue comme abandon confiant au Seigneur.)
- La foi : un abandon confiant
L’épisode de Cana nous enseigne également ce que signifie avoir la foi. Marie, par ses simples paroles – « Faites tout ce qu’il vous dira » –, nous offre un modèle d’abandon confiant. Croire, c’est écouter Jésus, lui faire confiance et accepter de se laisser guider, même lorsque nous ne comprenons pas pleinement.
Pour les disciples, ce signe à Cana devient une source de foi. Mais cette foi ne se limite pas à l’adhésion à une doctrine ; elle est une rencontre personnelle avec Jésus, une ouverture à la nouveauté qu’il apporte. Dans une société où les technologies et les certitudes matérielles tendent à nous éloigner de l’espérance, « penser clair et ne plus espérer », la foi nous invite à une confiance radicale en Dieu. (Une confiance qui se nourrit du souvenir de la Croix, du mémorial de la Croix).
- La Croix : l’accomplissement de la gloire
Lorsque Jésus répond à sa mère : « Mon heure n’est pas encore venue », il annonce l’heure de la Croix, moment où son amour se manifestera dans toute sa plénitude. Les noces de Cana préfigurent cette heure, où le don total de Jésus sur la Croix révélera pleinement la gloire de Dieu.
Cette gloire n’est pas faite de domination, mais d’un amour qui se donne jusqu’au bout, un amour fidèle qui s’abaisse pour sauver. La puissance inouïe de cet amour demeure un modèle pour notre vie de foi et pour notre mission dans le monde. (Pour notre vie de pèlerins dans le monde).
- Un appel à la conversion et à l’espérance
Dans le cadre de cette Année jubilaire sur le thème des Pèlerins d’espérance, l’épisode de Cana nous invite à réfléchir sur notre cheminement spirituel. Sommes-nous prêts à accueillir le renouveau que Dieu veut opérer dans nos vies ? Sommes-nous ouverts à une transformation profonde, abandonnant nos sécurités et nos habitudes pour embrasser l’espérance et la nouveauté que Dieu nous offre ?
La foi est un chemin de conversion, une réponse à l’appel de Dieu à laisser derrière nous ce qui est vieux, limité, pour embrasser une vie nouvelle, pleine de joie et de promesses.
Conclusion : Notre mission comme disciples
Comme les serviteurs de Cana, nous sommes appelés à collaborer avec Jésus dans son œuvre de salut. Il nous demande de remplir les jarres, c’est-à-dire d’apporter notre contribution, même modeste, dans les gestes ordinaires de notre vie quotidienne. Lui seul peut transformer nos efforts en un miracle de grâce.
En ce jour, demandons au Seigneur de renouveler notre foi et de raviver en nous l’espérance. Que nous apprenions, comme Marie, à dire chaque jour : « Faites tout ce qu’il vous dira ». En pèlerins d’espérance, marchons ensemble, confiants en l’amour transformateur de Dieu qui fait toutes choses nouvelles. Amen.
Père Joseph Barly KIWEME, Cs
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