Chers paroissiens, chers amis de Saint-Pierre de Chaillot,
aujourd’hui, je vous dis au-revoir.
Cette homélie sera donc courte, d’abord parce que je ne suis pas très doué pour les départs. C’est comme cela, il faut savoir se connaître. Il faut savoir admettre ses faiblesses… Trop d’émotions d’un coup, trop de visages aimés, de sourires, de souvenirs partagés pour accompagner d’une parole, ce moment un peu déchirant, comme tout départ.
Je voudrais procéder en trois temps. D’abord, je veux honorer la fête de la Trinité. Il faut que je fasse mon office de curé qui est de vous enseigner. Cela fait partie de sa triple charge. Il faut qu’il enseigne, qu’il sanctifie, qu’il préside à la communauté de foi que constitue une communauté paroissiale. Après ce petit temps d’enseignement, je vous dirai merci et enfin je vous offrirai un présent.
La Trinité trois fois sainte
On prête à saint Augustin cette phrase fameuse sur la mesure de l’amour de Dieu: “ Quelle est la mesure de l’amour de Dieu, aurait-il demandé ?” Et il aurait répondu : “
La mesure de l’amour de Dieu, c’est d’aimer sans mesure .
Aimer sans mesure. Sans retenue. Sans que l’on puisse comptabiliser. Sans que l’arithmétique entre en quoi que ce soit dans cet amour. Ni un peu plus, ni un peu moins, mais aimer en grand.
Aimer sans mesure, tel est l’amour de Dieu pour lui-même d’abord. C’est ce que nous célébrons en ce jour. Le mystère de la Trinité est un mystère de communion. Le Père aime le Fils. Et le Fils est le bien-aimé. Et l’amour, c’est l’Esprit lui-même.
« Pour bien aimer, il faut être bien aimé ». Dans le mystère de Dieu, nous trouvons ces deux qualités. Dieu qui aime bien. C’est le Père. Et le Fils qui est le bien-aimé. Entre les deux, l’amour-même qui est l’Esprit. Nous tous chrétiens, ici, nous avons été baptisés et nous avons été marqués de ce Nom unique : Le Père, le Fils et l’Esprit. C’est ce que j’ai fait encore hier en baptisant la petite Alice.
Dieu est unique, parce qu’Il est Trine : parce qu’Il est Père, Fils et Esprit. Nous ne remettons pas en cause la révélation faite à Israël : “Sh’ma Israël Adonaï elohenou, Adonaï ehad.” “Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu, Le Seigneur est Unique.” Il est précisément Un, unique dans la communauté d’amour et la communion d’amour qu’Il forme, le Père, le Fils, et L’Esprit Saint. Dieu est en Lui-même source jaillissante de vie divine. Pourquoi devrait-il être restreint, limité à une solitude ?
Cette communion de Vie en Dieu est le fondement même de la création. Nous existons parce que Dieu s’aime Lui-même et ouvre, par là ; un « espace » à un autre que lui-même, nous, qui l’aimons et qui nous aime.
Des remerciements
Il me faudrait bien plus de temps que je n’en ai aujourd’hui pour vous dire merci.
Merci de votre confiance
Merci de votre indulgence.
Merci de votre patience.
Merci de votre compréhension à mon égard.
Merci de votre capacité aussi à vous adapter. Comme dans un couple, il y a un ajustement réciproque entre un curé et sa paroisse. Il faut se serrer un peu. Dans une communauté paroissiale, c’est un peu la même chose .
Passent devant moi, mille et un visages accompagnés au cours de ces sept ans de ministère, les joies, le bonheur, des naissances, des baptêmes, des premières communions, des mariages mais aussi les larmes, les deuils, les maladies, les disparitions, les séparations. Mille et un visages, mille et un souvenirs. Mille et une larmes ! Je vous ai indiqué dans l’édito que j’ai fait paraître dans la feuille d’informations paroissiale de ce dimanche, quelques-uns des beaux souvenirs que je garde. À l’issue de la messe, vous seront distribués des petits signets, avec une photo mémorial et une prière. Ceux qui ont l’esprit d’investigation, essaieront de réunir ces trois éléments. La prière de saint François au verso, le tympan restauré, et la phrase : “Tu es Petrus.” Il y a un lien. Il faut tâcher de faire le lien entre ces trois éléments.
Le cadeau
Alors le cadeau ? Il va venir en trois temps, à l’offertoire, à la communion, et à la sortie. Vous allez entendre l’Exsultate Jubilate de Wolfgang Amadeus Mozart. Il sera interprété à l’orgue, par Nicolas Tafoiry, par une chanteuse lyrique, Emilie Tafoiry, son épouse, et par deux violonistes qui se sont mariés dans cette église, Gabrielle et Thomas Cardineau. Je remercie les instrumentistes de bien vouloir être le cadeau que je vous offre à l’occasion de cette messe d’au revoir.
Exultate, jubilate, c’est bien le thème de ce jour saint. C’est l’exultation et la jubilation de Dieu en Lui-même, en Dieu Trois fois saint, en Dieu, Père, Fils et Esprit Saint.
Amen.
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