Homélie du 4 octobre 2020 du Père Ollier.
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui je vais vous lire la prière que j’ai écrite ce matin. J’espère que vous pourrez en tirer quelques fruits.
1. La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue la pierre d’angle.
Cette pierre qui tient l’édifice tout entier, qui l’empêche de crouler et de s’affaisser, c’est Vous Seigneur.
C’est Vous la pierre que les bâtisseurs avaient rejetée comme une pierre inutile et quelconque.
Et bien loin de Vous être vengé de ce refus,
-comme jadis vous aviez mis sur le front de Caïn, le meurtrier de son frère, le signe de la paix-
Vous avez témoigné pardon et abondance à ceux qui Vous avaient condamné, crucifié et à moi le premier.
Et Vous avez merveilleusement fait paraître cela par votre résurrection. Et le premier mot sorti de vos lèvres bénies, de ces lèvres nouvelles transfigurées par la puissance de vie qui Vous soutient désormais, ces premiers mots sortis de vos lèvres, étaient et le sont encore à notre destination : « La Paix soit avec vous ».
2. La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle.
L’on a bien vu hélas combien l’unique pierre qui permet aux voûtes de se rejoindre et de tenir est aussi nécessaire que fragile, lorsque la flèche de Notre Dame s’est abattue sur la toiture de la cathédrale et a entrainé l’écroulement de ses voûtes à la croisée du transept, dans les collatéraux et dans la nef.
Seigneur, depuis le jour de notre baptême, Vous êtes la pierre qui tient bon l’édifice de notre foi, de notre espérance.
Vous n’êtes pas seulement une pierre solide,
Vous êtes une pierre vivante qui grandit avec nous.
Une pierre vivante qui s’élance avec nous pour que s’édifie la cité de l’amour, de la justice et de la paix.
Ne seriez-vous pas cette pierre, nos constructions iraient comme tout ce qui est ici-bas l’œuvre des mains humaines, nos constructions iraient vers la ruine.
3. Mais l’Église qu’avec nous, Vous construisez, tient bon depuis deux mille ans, car Vous en êtes le fondateur et la pierre de fondation.
Et puisque nous savons que nous œuvrons en vain sans votre sollicitude,
-comme le dit le Psalmiste : « Si les bâtisseurs travaillent sans Vous, ils travaillent en vain » –
Puisque nous savons que nous oeuvrons en vain, sans que la puissance de votre vie immortelle ne nous soutienne et soutienne nos constructions,
Apprenez nous Seigneur quelle place nous tenons dans le chantier, l’immense chantier qui a pour but de construire la civilisation du pardon et de la paix.
Quelle est ma place en ce chantier plus grand, plus admirable, plus éloquent aussi, que celui de la cathédrale Notre-Dame de Paris ?
Alors je m’interroge.
Pour participer à cette édification, quels moyens ai-je pris ?
Et d’abord le premier, celui de la prière.
– Quand ai-je prié et demandé la grâce de pardonner ?
Sans esprit de vengeance ou de rétribution.
– Quand ai-je prié pour recevoir le don de la paix ?
La paix à faire dans les familles qui sont hélas bien trop traversées par des combats intestins, des déchirures, des incompréhensions, des blessures.
-Quand ai-je prié pour être un artisan de paix entre parents dans un couple, entre les enfants ?
-Quand ai-je prié pour être un artisan de paix dans mon milieu professionnel ?
Car il est aisé de faire la guerre.
-Quand ai-je prié pour faire la paix dans les églises et finalement et c’est par cela que tout commence.
-Et surtout quand ai-je prié pour recevoir la grâce de la paix du cœur ?
Seigneur, apprenez moi la place que Vous voulez que je tienne dans l’édification de la cité du pardon et de la paix que Vous avez inaugurée en Vous-même, pour vos Apôtres dans l’Église que Vous continuez sans fin en Vos amis et parmi ceux-là, à une place de choix, Saint François d’Assise qui a voulu que ses frères, ses petits frères adoptent comme devise « Pace e Bene », « La paix et tout ce qui est bon ».
Faisons notre cette devise : « La Paix et le Bonheur ».
Je vous souhaite, en ce dimanche, à tous dans vos familles et à ceux que vous allez rejoindre à l’issue de la messe, la paix et le bonheur. Et si vous en avez l’audace, saluez-les de cette salutation en entrant chez eux, ou en les rejoignant : « La Paix et le Bonheur ».
Amen
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