Bien chers frères et sœurs dans le Christ, en la personne de Bartimée, dont il est question dans l’évangile de ce jour, nous voyons un modèle de prière, d’une foi persévérante et aussi d’une disponibilité à servir, à se mettre à la suite du Christ comme tout bon disciple missionnaire.
Le texte nous dit : « Bartimée, le fils de Timée, un aveugle mendiant était assis au bord du chemin. » Non seulement aveugle mais mendiant, il se trouvait donc dans une situation très difficile et ne pouvait vivre qu’aux dépens des autres. Il ne pouvait vivre que de ces piécettes que les gens lui donnaient sans tout à fait prendre le temps de poser leur regard sur lui.
En Bartimée, c’est la figure du pauvre marginalisé par notre société que nous découvrons. Ce pauvre tout comme le pauvre Lazare à un cœur disposé à la rencontre, un cœur dépouillé de toute avidité au bien matériel. Il est un modèle de foi.
Bartimée, modèle de foi
Ayant appris que c’était Jésus de Nazareth qui passait, saint Marc nous rapporte que Bartimée se met à crier : « Fils de David, Jésus prends pitié de moi ! ».
Du fond de sa nuit, de cette obscurité, un espoir fou s’est levé. Alors il crie !
La foi, frères et soeurs, c’est ce cri de supplication confiante, lancé vers Dieu du fond de nos détresses : « Prends pitié de moi, Seigneur ». Le Kyrie eleison, est cette prière à travers laquelle nous implorons la miséricorde du Seigneur sur nous, au début de toutes nos célébrations eucharistiques. « Seigneur, prends pitié ; ô Christ prends pitié ; Seigneur prends pitié » ; cette prière nous invite à nous tourner vers ce Dieu qui est miséricorde, qui sait se pencher sur nos misères.
Cette foi peut parfois rencontrer des obstacles. Bartimée criait vers Jésus : « Aie pitié de moi », ce n’est pas à la foule qu’il s’adressait mais bien à Jésus et beaucoup de gens le rabrouèrent pour le faire taire, pour le contraindre au silence. Cette foule se montrait insensible et indifférente devant cette souffrance.
Parfois cette foule, c’est vous et moi, c’est ce qui se passe quand nous ne voulons pas entendre le cri des pauvres, la détresse des exilés, des marginalisés, la souffrance des malades, surtout de ceux qui sont isolés, la révolte de ceux et celles qui se sentent discriminés et qui crient à plus de justice sociale.
Jésus nous demande d’être à leur écoute. Plutôt que de les rabrouer, de les contraindre au silence, Jésus nous invite à être à leur écoute, à les conduire à Lui, la source de la paix et de la joie véritable.
Les porter à Lui, vers Lui, c’est bien là, le bien-fondé de la prière universelle, prière de l’assemblée où nous prions les uns pour les autres, pour tout le genre humain.
Cette prière est une forme de sollicitude à l’image de Dieu pour son peuple, comme l’illustre la prophétie de Jérémie dans la première lecture : « Ainsi parle le Seigneur : poussez des cris de joie pour Jacob, acclamez la première des nations, faites résonner vos louanges et criez tous : « Seigneur, sauve ton peuple, le reste d’Israël ».
Bartimée a cette foi qui se veut confiance en ce Dieu de miséricorde, il est aussi un modèle de persévérance.
Bartimée, modèle de la foi comme persévérance
Devant tous ces obstacles dans sa démarche de foi, Bartimée ne s’est pas laissé aller au découragement, il a persévéré à travers une supplication plus insistante. Il criait de plus belle, nous rapporte saint Marc « Fils de David, prends pitié de moi ».
Cette belle attitude devrait nous inspirer durant nos moments d’épreuves, de lourdes tentations où l’on est parfois au bord de l’abandon de la foi, de la prière, de nos pratiques religieuses.
Apprendre à persévérer, car le Seigneur est toujours là présent à nos côtés.
Non seulement présent mais agissant, c’est cela l’espérance chrétienne – une espérance qui ne déçoit jamais, dira saint Paul dans son épître aux Romains (Rm 5, 5). Nous terminons cette semaine de prières pour les missions, l’engagement missionnaire est un aspect de notre foi. Nous sommes, nous devons être des messagers et des témoins authentiques de l’Espérance qui nous habite.
« Soyez prêts, dit saint Paul, à rendre compte de l’Espérance qui habite en vous ». Soyons vigilants, ne nous laissons pas envahir, annihiler par cette culture de négationnisme dont les médias sont les grands vecteurs en nous gavant de mauvaises nouvelles à longueur de journée.
La bonne nouvelle, c’est que Dieu est bonté, Dieu est amour. Voilà notre mission, notre engagement comme disciple missionnaire : dire l’amour et la bonté de Dieu.
Bartimée, un modèle de foi comme engagement
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Cette question, le Seigneur nous la pose.
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » a demandé Jésus à Bartimée. « Rabbouni, fais que je retrouve la vue ». « Va, ta foi t’a sauvé ».
Parce qu’il n’a pas douté de l’amour de Dieu manifesté en son fils Jésus, parce qu’il a persévéré dans sa prière de supplication, Bartimée a été exaucé, il a recouvré la vue. Alors, nous dit l’évangéliste, il se met à la suite de Jésus sur le chemin, il devient un disciple appelé désormais à communiquer sa foi, à chanter les merveilles du Seigneur devant ceux qu’il rencontrera.
Fidèle du Christ, paroissien, paroissienne de Saint-Pierre de Chaillot, le Maître t’appelle, Il t’envoie en mission. Sauras-tu répondre à cette confiance qu’Il te fait ?
Confiance, lève-toi et prends ta part de responsabilité dans l’édification de l’Eglise, corps mystique du Christ. Sois fortifié par le Saint-Esprit.
Amen.
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