« Je m’en vais, et je viens vers vous »
Malheureusement la traduction liturgique du chapitre 14 de l’Evangile selon saint Jean ne nous permet pas d’entrer aussi loin dans la compréhension du texte que nous y invite l’original du Nouveau Testament. Expliquons :
L’évangéliste met dans la bouche de Jésus les paroles : « je m’en vais et je viens vers vous ».(Ev. selon saint Jean 14,29). Ce qui paraît géographiquement impossible et logiquement contradictoire.
Aussi les traducteurs français ont choisi ce que l’on appelle une « lectio facilior », une traduction qui évite en apparence la contradiction. Ce choix n’est pas sans risque. Il dévalue, en particulier, tout le dynamisme spirituel que Jésus initie en sa résurrection. Ce qu’il inaugure en lui, au jour de la résurrection, ne suffit pas !
Il veut que nous y participions aussi.
Comment ?
Par la grâce des sacrements.
Qui ira chercher au ciel la grâce d’une vie nouvelle, d’une vie délivrée de l’égoïsme, de la lâcheté, de la peur, de la haine ? Qui ira chercher au ciel, des mains de Dieu, la paix qui est le grand bien de Pâque ?
Le Christ.
Pour cela, il faut qu’il monte.
Il le dit explicitement à sainte Madeleine: « Je monte vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu » (Ev. selon saint Jean 20,17). Ce départ n’est donc pas une fuite.
Les représentations de l’Ascension qui nous paraissent parfois un peu enfantines, disent à leur manière ce mystère du départ et de la venue de Jésus. L’on voit le corps de Jésus disparaître dans les nuées. Seuls ses pieds dépassent.
Eh bien moi, j’aime bien ses pieds. Et chaque fois que je vais à Jérusalem, je grimpe sur le Mont des Oliviers pour aller voir l’empreinte des pieds de Jésus qui nous disent la réalité de sa présence parmi nous, telle qu’elle se traduit par les dons de sa grâce qu’il nous fait dans les sacrements et les signes de son amour.
Nous serions présomptueux à vouloir exiger des signes de Dieu. Mais lorsqu’ils se présentent, ce serait une faute morale de les ignorer.
Les sacrements en sont, indubitablement.
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