« La conscience morale d’un peuple, c’est son système immunitaire. »

« Y a-t-il un vote catholique? » se demandait le cardinal Lustiger à l’heure du vote, il y a 35 ans. Il répondait : « C’est difficile à déterminer dans une France pluraliste. » Il ajoutait aussi : « Le poids politique des catholiques joue, non pas sur les décisions électorales d’abord, mais sur les enjeux moraux de la vie politique, d’une façon autre et parfois plus forte que naguère quand le poids politique était directement électoral. Maintenant, c’est devant la conscience de la nation qu’interviennent comme une composante, parfois décisive, parfois majeure, la réflexion des catholiques et la position de l’Église. C’est plus fragile et délicat de faire appel à la liberté et à la conscience que de faire appel à la discipline de parti. Mais c’est peut-être plus profond, plus efficace et plus respectueux des personnes. Et cela demande à chacun de réfléchir, non seulement avec sa raison mais avec sa conscience de nation…

La tentation des hommes politiques est de promettre que dans l’espace de deux ans, ils vont régler des questions de fond qui demandent un demi-siècle et la réforme morale d’une nation. Les politiques ne sont pas des prophètes, des prêtres, des philosophes, des moralisateurs. Ils ne sont que des hommes politiques ! C’est-à-dire, les gestionnaires de la cohérence sociale et du fonctionnement quotidien de la cité. Ils ne se substituent pas à la conscience morale de la nation. Ils doivent au contraire l’écouter, lui obéir et l’aider dans la mesure où ils le peuvent. Ils n’ont aucun charisme particulier pour dire le bien et le mal. Autrement dit, les faiseurs de loi n’ont pas à déterminer ce qui est bien et ce qui est mal. Ils doivent arbitrer les intérêts conflictuels qui se heurtent à l’exigence de faire le bien et au refus de faire le mal. La conscience morale d’un peuple, c’est son système immunitaire. »

Jean Marie Lustiger, propos recueillis par Gérard Leclerc, Le Quotidien de Paris, 1988, 22 mars.

Sainte Vierge Marie, sainte Jeanne d’Arc, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronnes de la France, veillez sur notre pays.
Qu’il soit une terre de liberté, de justice, de fraternité et se tienne à la hauteur de son rôle dans l’histoire.

 

Un commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.