1. Les paraboles du Royaume
Nous entendons aujourd’hui trois paraboles sur le royaume de Dieu. Le langage de la parabole est un langage qui n’est pas univoque comme celui des sciences dites exactes qui usent d’un langage net et pour beaucoup rassurant. La rationalité de ce langage permet d’y trouver une exactitude qui est un des grands marqueurs des deux derniers siècles. Il s’en faut cependant que ce langage univoque soit le seul recevable: 2 gamètes font-ils un enfant ? On s’interrogera nécessairement sur l’exactitude de cette définition. N’en faut-il pas plus ?
Il est un autre type de langage dit symbolique ou poétique que l’on trouve dans la littérature mondiale et en particulier dans la Bible. Il nécessite de la part de l’auditeur non pas un simple acquiescement à une conclusion au terme d’un raisonnement, mais une adhésion personnelle à partir d’une interprétation.
Ici Jésus parle en langage symbolique. Il utilise des paraboles. En hébreu, on appelle cela un maschal, une énigme. C’est en résolvant l’énigme que l’on comprend.
Quelle est l’énigme ?
La voici :
Malgré l’ivraie la moisson est abondante.
Malgré la petitesse de la graine, l’arbre devient le refuge des oiseaux qui font leur nid.
Malgré sa nature un infime levain fait lever toute la pâte qui enfle et se multiplie.
2. En quoi consiste le royaume de Dieu ?
Le royaume de Dieu c’est Dieu mêlé à la terre qui la fait grandir et croître et qui la porte jusqu’à sa destinée finale. Dieu est intimement lié à notre terre. Il s’y est en quelque sorte intégré. Et ceci par un amour qui ne se reprend pas. Cet amour passionné s’appelle dans la Bible : la fidélité de Dieu.
Chaque fois que nous disons amen, nous affirmons la fidélité de Dieu. Que l’on peut compter sur lui. Qu’il est présent, fidèle, intimement lié à notre histoire, à nos familles, à notre existence. Il est notre berger, qui nous mène vers les sources vives. Si nous traversons les ravins de la mort, même là, sa main nous conduit, sa droite nous saisit. Et nous savons qu’au terme de notre route, Il nous invitera à sa table dans son royaume avec tous les saints.
3. Notre fidélité
La fidélité de Dieu nous rejoint et nous touche particulièrement en tant que chrétien. Puisque nous savons que Dieu a voulu non seulement se mêler à la terre mais se faire nôtre jusqu’à la mort. Cette fidélité nous porte mais nous oblige aussi. Fidélité dans notre vocation propre : au sacerdoce, au mariage. Fidélité à l’égard de nos parents Fidélité à l’égard de nos amis. Ce temps de concentration et de confinement a été propice à réveiller nos fidélités. Nous en avons fait l’expérience en paroisse tout au moins.
Il est une dernière fidélité à laquelle plus que jamais nous devons nous chrétiens prendre garde : la fidélité à notre parole. C’est là que se mesure notre fidélité en actes : « Je vous téléphonerai » : alors téléphonez ! « Je le ferai »: alors faites-le !
Dieu fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait.
Il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il est fidèle en tout ce qu’il dit.
Soyons-le aussi.
P. Ollier
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