L’humanité de Jésus ressuscité est accessible à la nôtre.
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Le Christ nous donne de faire l’expérience de son humanité accomplie.
Le Christ ressuscité ne ferme pas la porte à une expérience de la résurrection, pour qui veut bien la faire. Au contraire, il ouvre cette expérience et la propose même : « Avance ton doigt, mets ta main dans mon côté. » dit-il à saint Thomas.
Mais à nous, chrétien, aujourd’hui, est- il possible de faire l’expérience du ressuscité ? D’un homme qui a vaincu définitivement la mort ?
Bien sûr, et cela forme même l’essentiel de la vie chrétienne.
Mais alors, comment ?
Comment y avons-nous part ?
Par l’expérience que nous faisons de communier à la puissance de sa vie indestructible. Par l’expérience de l’amour que nous recevons de notre communion avec lui, amour plus fort que la haine, par l’expérience du pardon que nous recevons de notre communion avec lui, pardon plus constructif que la vengeance, par l’expérience de la paix que nous recevons de notre communion avec lui, la paix plus féconde que la frilosité. Il nous donne également de faire l’expérience de la résurrection par l’assurance que nous recevons de la communion à sa vie d’être, nous aussi et dès à présent, vainqueurs de la mort. Souvenez-vous de ce dimanche de carême où nous entendions Jésus dire à son amie Marthe : “Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra” Évangile selon saint Jean 11, 25.
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Cette expérience de vie ne signifie pas que nous soyons indemnes de la mort.
Nous pouvons bien craindre la mort en ce qu’elle représente. À cet égard, un trop grand aplomb devant la mort serait présomptueux.
Pour illustrer cette crainte présente je cite Le dialogue des carmélites. Une scène où la prieure du monastère parle à une autre moniale : maintenant, à l’heure de la mort, dit-elle « Dieu s’est fait lui-même, une ombre… Hélas ! J’ai plus de trente ans de profession religieuse, douze ans de supériorat. J’ai médité sur la mort, chaque heure de ma vie, et cela maintenant ne me sert de rien !”
On peut bien craindre la mort en sa rencontre, en son passage sur nous. Mais non en ses conséquences sur nous.
Écoutons à nouveau la confession de foi primitive de l’Église par la voix de saint Pierre “Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne connaîtra ni corruption, ni souillure, ni flétrissure. Cet héritage vous est réservé dans les cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la foi” 1ère Épître de saint Pierre 1,3).
C’est notre foi qui est attendue en réponse à cette offre de vie. “Avance ta main ! mets ton doigt dans mon côté.”
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Expérimenter en nous la puissance de vie qui est dans le Christ, comme saint Thomas l’a fait.
La résurrection n’est pas une idée. On ne l’approche pas par une disposition mentale. Par la puissance de l’esprit. Non, ici il ne s’agit plus d’idée, ou d’opinion. Mais de croire, c’est à dire de recevoir comme véritable et digne, le fait expérimenté par les apôtres et Thomas, par la multitude de ceux qui l’ont vu et rencontré après sa résurrection, de la Vie présente et offerte à nous en une nouveauté incommensurable. Il s’agit de recevoir ce fait dans sa vérité.
Croire, c’est pouvoir s’appuyer sur la vérité du Christ vivant sans crainte de tomber. Croire, c’est pouvoir bâtir son existence sur ce socle solide, sans crainte de défaillir.
Chers frères et sœurs, je vous propose maintenant, si vous le voulez bien, un test. Si le Christ nous apparaissait ici, et nous disait, ceci : « toi que j’ai choisi avant même ta naissance pour devenir mon frère et ma sœur dans une humanité renouvelée et immortelle, acceptes-tu de faire cette expérience que je te propose maintenant. Approche-toi de moi. Ne crains pas ! Avance ton doigt. Mets ta main dans mon côté !”
Qui d’entre vous, frères et sœurs, oserait ce geste inouï ? Ce geste qui sera le signe manifeste de votre foi.
Que chacun, en conscience, maintenant réponde.
Après tout, frères et sœurs, qu’y a-t-il de plus inouï ? Avancer la main et la mettre dans le côté du Christ ouvert par la lance, mettre son doigt dans les plaies de ses poignets ou recevoir sur la paume de ses mains ou sur ses lèvres, comme nous le ferons dans quelques minutes, le corps ressuscité du Christ qui se donne à nous ?
Jacques Ollier
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