La parabole des talents
1. Qu’as-tu fait de ton talent
Dans cette parabole des talents, l’accent est mis sur le reproche fait à celui qui avait reçu un talent d’or et ne l’a pas fait fructifier.
Faire fructifier son talent, c’est l’une des morales de cette parabole.
Il n’est pas superflu ici de rappeler que le talent avant d’être une qualité personnelle était, dans l’antiquité, une mesure. Un talent d’or, c’est à peu près 35 kilos. Un talent d’or équivaut aujourd’hui à environ 2 millions d’euros.
Il y a une seconde morale un peu plus cachée.
Chaque lecteur de cette parabole se fait implicitement cette remarque :
“Quel imbécile ! Il avait un talent et il l’a caché. Que ne l’a-t-il fait fructifier ? ”
Mais ce que nous ne mesurons pas, c’est qu’en jugeant cet homme, nous nous jugeons nous-mêmes.
Le jugement que nous portons sur cet homme, ne devrions-nous pas le porter sur nous-mêmes ? Qu’as-tu fait de ton talent ?
2. Enseigner en faisant en sorte que les enseignés s’instruisent eux-mêmes, c’est l’art consommé de la pédagogie divine.
Je suis enseignant, je m’interroge toujours, tous les jours, sur la meilleure manière de donner à mes étudiants un cours. Je suis évalué par eux, et chaque année je reprends mes cours et m’adapte à mon auditoire.
C’est la grande question qu’un enseignant doit se poser. Quelle est la meilleure manière d’enseigner ?
L’art consommé de la pédagogie est de permettre aux enseignés de s’enseigner eux-mêmes.
Jésus apparaît là, maître éminent de vérité, pédagogue insigne, permettant à ses auditeurs de s’enseigner eux-mêmes.
À la fin de la parabole, en effet, chacun porte un jugement de vérité :
de louange pour ceux ont multiplié leurs talents.
de blâme pour celui qui a enterré le talent qu’il avait reçu.
Qu’as-tu fait de ton talent ?
Celui que Dieu t’a donné le jour de ton baptême.
Le jour du baptême, nous recevons un cierge allumé de lumière. C’est la lumière de l’espérance.
Qu’avez-vous fait de votre espérance ?
Est-elle vive cette flamme de l’espérance en vous ?
Ou êtes-vous mangés par les ténèbres du désespoir ?
Souvenez-vous !
Un jeune homme, Henri, était intervenu dans le parc d’Annecy pour s’opposer au fou furieux qui avait agressé, blessé de jeunes enfants. Plusieurs jours après, il a été interrogé. Un journaliste lui disait : “c’est le destin qui vous a mis sur le chemin de cet homme.” Il a alors répondu : “Il n’y a pas de destin. Ce n’est pas écrit dans les cieux. Il y a une liberté, une liberté qui, à un instant T, prend une décision. La décision de ne pas être englouti par les ténèbres.”
3. Portons haut la flamme de l’espérance
Je crois que, comme chrétiens, nous avons à nous disposer par rapport à cela, soit de penser et d’agir comme si le pire était le plus certain, soit au contraire de laisser une chance à Dieu et aux hommes, pour un monde qui soit meilleur, pour un monde qui soit plus juste, pour un monde qui soit plus paisible.
C’est entre nos mains. Ce n’est pas la destinée qui nous donnera de l’accomplir, c’est notre choix et notre liberté.
Souvenons-nous de ce cierge qui nous a été remis par notre parrain, notre marraine, le jour de notre baptême. Le cierge qui porte la lumière de l’espérance. Portons nous-mêmes, bien haut, cette lumière de l’espérance pour nous-mêmes et pour nos familles!
Amen
Père Jacques Ollier
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